Crash du Concorde : la vente reportée

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avec Fabienne Le Moal , modifié à
- Le terrain sur lequel le crash a eu lieu n'a pas trouvé preneur jeudi, lors d'enchères.

Le 25 juillet 2000, alors qu’il venait de décoller de l'aéroport Charles de Gaulle près de Paris, un Concorde d’Air France s’écrase à Gonesse, détruisant notamment un hôtel. Le terrain où a eu lieu ce crash a été mis en vente, aux enchères, jeudi au tribunal de grande instance de Pontoise. Mais aucun acquéreur ne s'est présenté, selon les informations d'Europe 1.

La vente a donc été reportée, sine die. Le prix de départ de la parcelle avait été fixé à 100.000 euros. Ces enchères étaient la conséquence d’une banale liquidation judiciaire. Il s'agissait de solder les dettes de la société qui possédait l’hôtel situé sur la parcelle au moment du crash, en bordure de voie express.

Dans cette catastrophe aérienne, 113 personnes ont été tuées, dont quatre qui se trouvaient au sol au moment du crash. Une stèle a bien été érigée en mémoire des victimes, mais sur un terrain mitoyen car le lieu est resté longtemps inaccessible pour les besoins de l’enquête. "Ça avait un aspect hors du temps, hors de tout. Le fait de savoir que maintenant c’est à nouveau accessible à toute opération commerciale, ça me gêne", confie Patrick Tesse, un témoin de la catastrophe.

Devoir de mémoire

Avant la vente, la municipalité de Gonesse avait demandé à Air France de se porter acquéreur du terrain. "Je pense qu’Air France ne peut pas moralement se désintéresser de cette affaire. La commune est ouverte au dialogue et à la nécessité d’assurer le devoir de mémoire", avait insisté Jean-Pierre Blazy, le maire de la ville.

Le terrain ressemblait à un champ de ruines dans les heures suivant le crash, comme le montrent ces images diffusées sur France. C'est aujourd'hui un terrain vague :

Cette vente est intervenue moins de dix ans après le crash. Elle a eu lieu surtout à moins d'une semaine de l'ouverture du procès de la catastrophe, le 2 février, devant le tribunal correctionnel de Pontoise. Y seront jugés la compagnie américaine Continental Airlines, dont l’un des avions avait perdu une lamelle en titane sur le tarmac provoquant l’explosion d’un pneu du Concorde, deux de ses employés et d'anciens responsables du programme Concorde et de l'aviation civile française.