Crash : Germanwings offre "jusqu'à 50.000 euros par passager"

© PATRIK STOLLARZ / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La compagnie allemande va offrir aux proches des victimes une première aide allant jusqu’à 50.000 euros par passager. En attendant de verser des indemnisations plus élevées par la suite.

L’info. C’est un premier geste de la part de la compagnie Germanwings, dont un avion s’est écrasé mardi dans les Alpes avec 150 personnes à bord. Selon un de ses porte-parole, la filiale low cost de Lufthansa va offrir "jusqu’à 50.000 euros par passager" aux proches des victimes pour faire face aux dépenses immédiates.

Une aide, et pas une indemnité. Cette aide n’a rien à voir avec les indemnisations qui devraient être versées au titre de la responsabilité de la compagnie. Pendant un temps, et vu que la responsabilité de la compagnie n’était pas directement engagée dans le crash de l’avion, provoqué intentionnellement par Andreas Lubitz, le copilote, se posait la question de savoir si une indemnisation serait versée ou non. La réponse est donc donnée.

La question juridique. Selon Holger Hopperdietzel, un avocat spécialisé dans le transport aérien cité par le Tagesspiegel, Lufthansa pourrait avoir à verser entre plusieurs dizaines de milliers et plusieurs centaines de milliers d'euros par victime, une fois que les proches auront exercé leurs demandes d'indemnisation. 

10 à 30 millions d'indemnisations ? Elmar Giemulla, professeur de droit aérien à l'Université technique de Berlin, interrogé par le journal régional allemand Rheinische Post, avait estimé de son côté que Lufthansa devrait faire face à des demandes d'indemnisations "d'un montant faible, à deux chiffres en millions", c'est-à-dire de l'ordre de 10 à 30 millions d'euros au total. Selon des spécialistes de l'assurance, le fait que l'accident ait été délibérément provoqué par le copilote de l'appareil, accusé d'avoir précipité l'avion au sol pendant que le commandant de bord était à l'extérieur du cockpit, ne change en fait rien à l'indemnisation des pertes humaines. 

Le rôle de l’assureur. Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), filiale de l'assureur allemand Allianz spécialisée dans la gestion des risques des grands groupes, est le chef de file des assureurs de Germanwings. Par ailleurs, "le fait que le copilote n'ait pas signalé sa maladie à ses chefs", comme l'a annoncé le parquet de Düsseldorf vendredi, "n'entraîne pas une exclusion de la police d'assurance de Lufthansa", a souligné le responsable juridique d'une compagnie aérienne. "Tout employé a droit à sa vie privée, c'est de sa responsabilité s'il cache des choses", a-t-il expliqué.

>> LIRE AUSSI - Crash de l'A320 : le difficile travail d'identification des corps

>> LIRE AUSSI - Crash A320 : faut-il toujours deux personnes dans le cockpit ?

>> LIRE AUSSI - Quel est le suivi psychologique des pilotes d'avion ?