Cannabis express : un réseau de livreurs d'herbe à domicile démantelé

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avec Pierre de Cossette
La PJ parisienne a récemment mis au jour ce trafic, organisé comme une véritable entreprise, qui livrait dans les beaux quartiers parisiens et les banlieues chics.

Après les pizzas et les sushis voici un tout autre type de livraison à domicile… dans un genre plus "fumant", bien plus lucratif et nettement moins légal : le cannabis. Un réseau vient d'être démantelé en région parisienne. Outre ces livreurs d'herbe, tout le processus des trafiquants était très bien rôdé, comme dans une entreprise classique.

Un numéro "vert" pour passer commande. Pour se fournir leur produit de prédilection, les consommateurs disposaient d'un numéro de téléphone pour passer commande. Un service coursier assurait ensuite la livraison, avec la garantie de recevoir l'herbe chez soi dans les meilleurs délais. On aurait ainsi pu baptiser ce réseau "cannabis express". Une drogue d'excellente qualité, selon les informations d'Europe 1, donc le numéro de téléphone passait de clients en clients. On compte au total près d'un millier d'habitués en tout, établis dans l'Ouest Parisien, les quartiers chics des Hauts-de-Seine et de la capitale.

Standardiste et tête de réseau. Et comme souvent avec les livraisons à domicile, il y avait un montant minimum : en l'occurrence 50 euros, rapporte un magistrat à Europe 1. Il n'était ainsi pas question de se déplacer pour une somme inférieure. Question de rentabilité,  il faut bien rembourser l'essence et l'assurance de la voiture. La tête de réseau jouait aussi le standardiste téléphonique. C'est également lui qui contactait ensuite les livreurs et "la nourrice", c'est-à-dire son complice qui stockait la drogue.

 Un business à 100.000 euros mensuels.  Après plusieurs mois d'enquête, la PJ parisienne a interpellé cette semaine cinq trafiquants, tous  originaires de Seine-Saint-Denis. Lors de leurs perquisitions, les policiers ont mis la main sur un kilo d'herbe et la recette des derniers jours : quelques milliers d'euros. Selon les estimations, le trafic rapportait probablement près de 100.000 euros par mois à cette petite bande.