Calais : les riverains racontent le scénario du drame

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Lionel Gougelot avec Chloé Pilorget-Rezzouk , modifié à
TÉMOIGNAGES - L'enlèvement de la petite Chloé, retrouvée morte à peine deux heures après, s'est déroulé sous les yeux d'enfants et de parents du quartier. Ils témoignent.

C'était un mercredi après-midi de beau temps, dans le quartier Beau-Marais, à Calais. Parents et enfants profitaient des premiers rayons de soleil de l'année dans un square du coin quand la petite fille, âgée de neuf ans, a été enlevée devant eux. Juste avant, la petite Chloé jouait en bas de son immeuble, dans un square encadré par des barres HLM, avec Kenza, elle aussi âgée de 9 ans : "On ne l'a plus vue derrière, elle était occupée à jouer avec des filles. Après elle est revenue et elle est repartie, après on l'a plus vue", a raconté la fillette au micro d'Europe 1. Cette camarade de classe de Chloé la décrit comme "une copine gentille avec qui on s'amusait souvent".

"Il l'a violée, je n'y crois pas." Les faits se sont déroulés en quelques secondes. Le suspect a embarqué de force la fillette, pratiquement sous les yeux de sa mère qui s'était absentée quelques minutes pour changer deux de ses enfants. Isabelle, la maman de Chloé, a témoigné de sa douleur sur Europe 1. Elle dit avoir vu un homme "prendre" Chloé. "Il l'a prise dans la voiture et il est parti tout de suite", dit-elle en larmes, avant de poursuivre : "Il l'a prise devant sa copine." La mère de la fillette continue : "Je me suis dis : 'Qu'est-ce qu'il va faire avec une petite fille de neuf ans ? Et là, il l'a violée, je n'y crois pas". 

La mère de Chloé "a dû voir sa fille partir".  Fabienne, une riveraine, a été témoin de cette scène : "Cette pauvre femme pleurait. Hurlait, pas pleurait. C'était hurler. Elle hurlait avec ses deux enfants. Elle a dû voir sa fille partir", a-t-elle confiée à Europe 1, la voix chargée d'émotion. Quelques minutes avant le rapt, le suspect principal, un Polonais de 38 ans, avait été repéré par les habitants en train de roder au volant de sa voiture rouge. "Cela faisait trois jours qu'il était dans le coin", a estimé la mère de la petite Chloé. Fabienne a vu l'agresseur, "un homme à lunettes de soleil, dégarni, bronzé". Stacy, un adolescent du voisinage qui a vu l'homme tenir la petite fille par la main, a, quant à lui, rapporté à Fabienne que le suspect l'avait menacé de "lui flinguer la gueule" s'il ne partait pas - sans préciser s'il avait vu une arme.

"Je pense qu'il avait fait du repérage". Depuis l'annonce de la mort de la petite fille, les circonstances du drame hantent les habitants de ce quartier populaire, où "tous les enfants se connaissent", raconte un père de famille. "Je pense que ce Monsieur avait fait du repérage parce que ce n'est pas possible. De se garer en face, de descendre de sa voiture, d'aller derrière, parce que vous voyez, ici, c'est une cour assez fermée... Il a été directement là, il a attrapé la gamine et est reparti avec", avance cet homme qui, choqué, cherche à comprendre. "On ne peut pas s'imaginer que ça puisse arriver. Sincèrement, c'est impensable. Le destin a frappé, a frappé cette maman là, mais on est vraiment sous le choc."

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