Deux médecins de l'hôpital de Blois poursuivis après la mort en 2006 d'une adolescente, des suites de complications diagnostiquées tardivement après un accident, ont été condamnés mardi à huit et quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de la ville. L'accusation leur reprochait notamment des "fautes caractérisées" comme une mauvaise interprétation de l'imagerie médicale ou l'écoute insuffisante de la victime et du personnel soignant.
Les faits remontent au 16 juin 2006. Nelly Moulard avait été admise aux urgences du centre hospitalier de Blois après un grave accident de voiture. Un premier scanner avait diagnostiqué une fracture du bassin et les médecins avaient annoncé à la famille que la victime était "hors de danger".
Mais l'adolescente ne cesse de se plaindre de violentes douleurs à l'abdomen les jours suivants. "Maman, je sens que je suis en train de mourir", dira-t-elle à sa mère, selon cette dernière. Trois jours après l'accident, la jeune fille meurt sur la table d'opération.
Des expertises ont montré qu'elle était atteinte d'une gangrène de l'intestin, découverte trop tardivement malgré ses plaintes répétées.
"Je me sens responsable, c'est un échec, j'ai eu une mauvaise interprétation de l'imagerie", avait admis un des médecins à l'audience début juillet. Il a été condamné à huit mois avec sursis.
Son confrère, réanimateur, avait pour sa part estimé que "les choses ont été faites dans les règles de l'art".