Agression à Joué-lès-Tours : le soupçon islamiste

© AFP/GUILLAUME SOUVANT
  • Copié
avec AFP et Chloé Triomphe , modifié à
L'homme a été abattu au commissariat de Joué-lès-Tours. Il a crié "Allahu Akbar" avant de s'en prendre aux officiers.

Un homme a été abattu en Indre-et-Loire après avoir agressé des policiers à l'arme blanche dans un commissariat, a annoncé samedi le ministère de l'Intérieur. Selon la Nouvelle république, plusieurs coups de feu ont été tirés. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête.

Il blesse un policier au visage. Vers 14h, un homme s'est présenté au poste de police, à Joué-lès-Tours dans la périphérie de Tours. Il a sorti un couteau caché dans son dos pour s'attaquer au premier policier qui lui a fait face à la porte. Des collègues sont intervenus et ont également été blessés.

L'homme a réussi à blesser sérieusement deux policiers avant que deux autres officiers ne fassent successivement usage de leur arme. Il est décédé dans l'heure qui a suivi.

Selon la préfecture, les jours des trois policiers hospitalisés ne sont pas en danger.

Qui était l'agresseur ? Il s'agissait d'un Français de 20 ans, né au Burundi. Il était connu de la police pour des faits de droit commun. Le ministre de l'Intérieur a affirmé que l'homme "avait commis des actes de délinquance classique, mais il ne faisait pas l'objet d'un suivi particulier pour avoir participé à des activités terroristes individuellement ou en lien avec d'autres acteurs". L'agresseur n'était pas fiché par le Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son frère, en revanche, était connu de l'antiterrorisme pour ses positions radicales et a un temps envisagé de partir en Syrie.

Quelles sont ses motivations ? On n'a pour l'instant que peu d'informations sur les raisons qui ont poussé l'homme à s'en prendre à des officiers de police. L'agresseur aurait crié "Allahu Akbar" avant de s'en prendre au premier officier et aurait continué à professer ces mots "jusqu'à son dernier souffle". 

Une enquête du parquet antiterroriste. Le parquet antiterroriste de Paris s'est rapidement saisi de l'enquête. Les chefs d'accusation évoqués sont tentative d'assassinat et d'association de malfaiteurs, le tout en lien avec une entreprise terroriste, a précisé la source sans évoquer les motivations de l'agresseur. L'enquête a été confiée à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, à la DGSI et à la direction interrégionale de la police judiciaire d'Orléans.

"L'enquête s'oriente vers un attentat contre les forces de l'ordre motivé par l'islamisme radical", a affirmé une source proche du dossier. Selon une source proche de l'enquête, "cela ressemble au mode d'action préconisé par le groupe Etat islamique", actif en Syrie et en Irak "de s'en prendre ainsi aux forces de l'ordre".

Vendredi, un djihadiste s'exprimant en français avait appelé à la violence terroriste en France dans une nouvelle vidéo de propagande de l'Etat islamique.

Cazeneuve sur place. Le ministre de l'Intérieur qui a "condamné l'agression brutale" s'est rendu sur place, accompagné du directeur général de la Police nationale. Bernard Cazeneuve a salué "le sang-froid et le professionnalisme des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative". Le Premier ministre Manuel Valls a apporté samedi soir dans un tweet son soutien aux policiers de Tours, promettant la "sévérité de l'Etat" pour ceux qui "s'en prennent" à des policiers.

Nicolas Comte, le secrétaire général du syndicat SGP-Police, a estimé sur BFM-TV que "la légitime défense ne fait absolument aucun doute et on a sans doute évité un drame plus important".