Agen/agression raciste : une enquête ouverte

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avec AFP

Le parquet d'Agen a ouvert une information judiciaire mercredi soir à la demande du tribunal correctionnel de la ville, après l'agression dimanche de deux personnes par cinq membres ou sympathisants du groupe d'extrême droite radicale Troisième Voie, a-t-on appris de source judiciaire. Les trois prévenus ont été remis en liberté par le tribunal, contrairement à l'avis du parquet, en attendant qu'ils rencontrent mercredi soir le juge d'instruction, qui demandera ou non leur incarcération.

Les cinq hommes, âgés de 21 à 35 ans, avaient été déférés lundi soir au parquet d'Agen, qui les avait renvoyés devant le tribunal correctionnel pour y être jugés en comparution immédiate. Trois devaient comparaître mercredi et les deux autres le 12 juillet. Mais la présidente du tribunal, Marjorie Lacassagne-Taveau, a manifesté dès le début de l'audience, mercredi, sa réticence à juger les faits, en remarquant que l'enquête avait été très rapidement menée, sans confrontations entre les victimes, ni perquisitions, estimant que les déclarations devaient être "complétées et précisées".

Le parquet a, dans la foulée, ouvert une information judiciaire, pour les mêmes chefs que ceux qui motivaient la comparution immédiate - violences volontaires aggravées par trois circonstances, la réunion, l'usage d'une arme, un poing américain, et le fait que la victime a été attaquée en raison de son appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. Ces violences aggravées ont entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de 30 jours dans le cas d'une victime, de trois jours pour l'autre.

Il est vraisemblable, a poursuivi la même source judiciaire, que les deux hommes qui devaient être jugés le 12 juillet seront également présentés rapidement au juge d'instruction désigné mercredi.