30% des vols de portable seraient bidons

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avec AFP , modifié à
Selon la préfecture de police de Paris, trois plaintes sur dix seraient imaginaires.

Depuis le début de l’année 2010, la police parisienne a enregistré 4.600 plaintes de vols de portables. Sauf que, selon la préfecture de police de Paris, près de 30 % de ces vols n’auraient jamais eu lieu.

Une stratégie conseillée par les vendeurs

Dans de nombreux cas, l'enquête effectuée par les policiers révèle que le portable n'a pas été volé, soit grâce à la vidéosurveillance, soit en relevant le parcours du téléphone grâce au signal qu'il émet. La préfecture de police cite ainsi le cas d'une femme qui avait porté plainte le 18 septembre au commissariat du XIe arrondissement, pour "vol avec violence" de son portable, tout en donnant "les coordonnées d'un témoin des faits".

Sauf que les circonstances de son agression restaient très évasives. Après enquête, la personne était placée en garde à vue et avouait finalement qu’elle avait perdu son téléphone portable en août, et que c’est le vendeur du magasin qui lui avait conseillé ce stratagème. Quant au témoin, il s’agissait ni plus ni moins de son beau-frère.

Un coût important

Or cette nouvelle tendance coûte cher aux services de polices. "Les recherches qui sont faites sont longues et coûteuses", explique Maurice Signolet, chef du service à la préfecture de Police de Paris, au site TF1.fr. "Il faut faire des réquisitions auprès des opérateurs. Pendant ce temps, nos policiers ne peuvent courir après les vrais voleurs".

La peine encourue dans ce genre de cas reste pourtant dissuasive : 6 mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende, pour "dénonciation calomnieuse", "dénonciation de faits imaginaires" et "outrage à magistrat". La préfecture de police a également rédigé, avec les trois opérateurs, des déclarations types qui seront données aux clients, les mettant en garde contre les fausses déclarations.