Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Quel avenir pour nos retraites ? Revue de détail des pistes proposées.

François Fillon milite pour repousser l'âge de la retraite (Il l'a répété ce week-end devant les cadres de l'UMP). Problème : les Français sont massivement contre cette idée ! La seule solution acceptable (aux yeux des Français) est le recours à des fonds de pension qui viendraient compléter nos retraites.
Le journal Ouest France a commandé un sondage à l'IFOP sur l'avenir de nos retraites. Premier enseignement : les Français sont bien conscients qu'il y a problème. 75 % se disent inquiets.
Maintenant, comment on résout le problème ? C'est là que le jeu devient franchement compliqué car toutes les solutions sont rejetées.
Néanmoins, il y a un hit parade dans le rejet. Certaines solutions donnent encore plus de boutons que d'autres. Le pire du pire : c'est baisser le niveau des retraites. Solutions rejetées par 91 % des Français.
Autre solution largement rejetée : augmenter les cotisations. Non à 74 % répondent les Français. Ensuite, vient justement la solution de François Fillon : reculer l'age de la retraite et augmenter la durée de cotisation sont rejetées à 64 et 62 %. En revanche, la solution "fonds de pension" est acceptée par une majorité de Français.

La proposition visant à "compléter le système de retraites par répartition au moyen des fonds de pensions" recueille 50 % d'avis favorable contre 47 % qui sont contre. Très bien, sauf que c'est un aveu d'echec. Puisque, cela revient à reconnaître officiellement que le système actuel par répartition ne suffit plus. Et donc, il faut faire appel au privé. D'aillleurs, c'est un secret de polichinel. Si les Français épargnent tant (15 % des revenus), c'est bien parce que chacun d'entre nous sait qu'il va y avoir un problème. Donc, chacun se fait dans son coin, son petit fond de pension privé, pour ses vieux jours avec d'ailleurs les encouragements de l'Etat, qui a multiplié les offres défiscalisées, type Perp (Plan d'épargne retraite populaire). Mais, bon, ça ne règle pas le problème de fond : comment sauver le système de répartition qui, lui, va dans le mur ? Comme toutes les solutions sont impopulaires, peut-être, finira-t-on avec un petit cocktail de chacune de ces solutions, à dose modérée. On travaille un peu plus longtemps, on augmente un peu les cotisations, et on baisse un petit peu le niveau des retraites. Nicolas Sarkozy promet une solution pour la mi-2010. (Dans un an, on sera fixé !)