Le journal de l'économie d'Axel de Tarlé

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Bercy tente de faire revenir, en France, l'argent caché dans les paradis fiscaux. Le ministère de l'Economie a mis en place une "cellule administrative de régularisation". Objectif : inciter les grandes fortunes à se mettre au clair avec le fisc.

Le gouvernement veut surfer sur le G20. Désormais, les paradis fiscaux sont sommés de coopérer. De quoi donner des sueurs froides à quelques grosses fortunes qui auraient de l'argent caché en Suisse, au Liechtenstein, ou ailleurs. Et donc, plutôt que d'aller traquer les fraudeurs, Bercy a ouvert une cellule pour les repentis. L'offre est limitée dans le temps, comme une promo du fisc. D'ici la fin de l'année, les repentis peuvent venir se dénoncer eux-mêmes. En échange, bien sûr, le fisc promet de se montrer compréhensif. Mais attention : pas question de parler "d'amnistie" martèle Eric Woerth, le ministre du Budget. Il faudra payer les arriérés d'impôts, plus les intérêts. Enfin, tout se négocie. Car, bien sûr, si le fisc se montre trop strict, personne ne va revenir. Cette cellule est déjà ouverte depuis plusieurs semaines.

Est-ce que ça marche ? Alors effectivement, cette cellule de régularisation dit recevoir une vingtaine d'appels par jour, selon les chiffres de la Tribune. Ce qui n'est pas négligeable. Tous sont anonymes. Des grosses fortunes appellent ainsi ou font appeler, depuis des cabines téléphoniques, avec un nom d'emprunt. Là, on négocie avec le fisc. Et ce n'est qu'une fois l'affaire conclue, que le fraudeur révèle sa véritable identité et peut ensuite régulariser sa situation.

"C'est le prix de la sérénité" explique Eric Woerth. Il n'empêche, que selon d'autres chiffres du Journal du Dimanche cette fois, certes le téléphone sonne beaucoup, mais au final, il y aurait assez peu d'affaires conclues. Car, outre les arriérés à payer, ces grosses (ou moyennes fortunes d'ailleurs) qui se dénoncent, ont peur ensuite, de se retrouver dans le collimateur du fisc jusqu'à la fin de leur vie ! Et pour cause. Bercy essaient de rassurer en rappelant qu'il n'y a pas de poursuites devant la justice. C'est un accord. A suivre. Mais, si effectivement l'argent rentre au bercail, ce sera une conséquence très concrètes de ce G20 qui s'est tenu le mois dernier à Londres.

Et... pour ceux qui auraient envie de se mettre au clair avec le fisc, le numéro de téléphone de cette "cellule administrative de régularisation" : 01 53 18 05 62.