La revue de presse de Michel Grossiord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Daniel Conh-Bendit à la Une

"Alors, c’est la révolution ?", avait demandé Jean-Paul Sartre à Daniel Cohn-Bendit au plus fort des émeutes de mai-68...

"C’est une révolte, pas une révolution. Nous ne voulons pas le pouvoir, nous voulons nous approprier nos vies", avait répondu Dany le Rouge, au grand désespoir du philosophe. 40 ans plus tard, Le Parisien titre "La révolution Cohn-Bendit". Révolution par les urnes du paysage politique, en faisant presque jeu égal avec le PS. Quant au pouvoir... Dany le Vert n’envisage pas de s’engager dans la politique française. J’y perdrais les deux tiers de mon "effectivité intellectuelle, et des électeurs probablement", déclare t-il dans Libération dont il est l’invité, "l’invité spécial", précise le journal ! Si Nicolas Sarkozy est en quête de nouvelles "prises de guerre" selon l’expression consacrée dans le cadre de l’ouverture, il ne doit pas s’adresser à Daniel Cohn-Bendit. "Prenez un type comme Bernard Kouchner, qui a eu des effets positifs importants dans la société, explique t-il. A partir du moment où il a choisi de devenir le larbin de son maître, c’est fini, il est fini, il est inintéressant ! Il dit des conneries inimaginables." Bernard Kouchner, comme François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit étaient proches "avant". "J’ai même une vidéo où, pour fêter mon 50ème anniversaire, ils chantent L’Internationale."

On aimerait voir !

La clé des prochaines élections sera verte, annonce Sud-Ouest. Ils se lèvent tous pour Dany, s’amuse le billettiste du Dauphiné libéré. Tous ? Non, un article non révérencieux pour la nouvelle icône est signé Eric Zemmour dans Le Figaro. En quelques lignes, il brosse un portrait sévère : "La rouerie, jusqu’au cynisme ; la décontraction jusqu’à la séduction ; le tutoiement chaleureux jusqu’au mépris". "L’insolent trublion souriant à la face d’un CRS-SS s’est transformé en politicien habile et retors". Daniel Cohn-Bendit "se fait désormais l’allié objectif de Nicolas Sarkozy", écrit Eric Zemmour sans autre précision. On devine : en humiliant les socialistes.

L’écologie mais aussi l’emploi : ce sont les domaines dans lesquels Nicolas Sarkozy va ouvrir de nouveaux chantiers, annoncent Les Echos.

Mais d’autres pistes sont ouvertes par Le Figaro qui pressent un coup d’accélérateur sur les réformes touchant l’école, le travail dominical, l’organisation du territoire. Le contexte budgétaire ne facilite pas les desseins élyséens, précisent Les Echos : la lenteur de la reprise devrait conduire à une nouvelle aggravation du déficit public. Avec une masse salariale en recul deux années de suite, le déficit de la Sécurité sociale pourrait avoisiner 30 milliards d’euros en l’absence de mesures de redressement (dans ce contexte, La Tribune révèle que plus de 10% des arrêts maladies sont abusifs selon les contrôles de l’assurance-maladie).

Un mot délicat dans la presse pour des pratiques qui le sont moins ?

Je retiens sous la plume d’Eric Zemmour le terme "impudicités" en référence à quelques attitudes avouées jadis à l’égard des enfants par Daniel Cohn-Bendit. Il y a quelques impudicités rapportées dans la presse, qui se penche sur les nuits du banquier Edouard Stern. Après Les Echos, Le Monde, une page pleine également sur le procès qui s’ouvre à Genève d’une passion destructrice, le procès de Cécile Brossard qui a tué le milliardaire au cours d’une séance sado-maso dont on nous donne les détails. Cocasse et choquant à la fois : Au spa comme ta mère. Libé raconte comment un institut chic de Bordeaux initie les petites filles, dès 6 ans, aux gestes beauté (massage du dos à l’huile de lavande... gommage des mains pour des doigts de fée, etc) "Il n’est jamais trop tôt pour se préparer à jouer les Barbie pouffiasses", écrit la journaliste.

Dans L’Equipe, ce titre : "L’extraordinaire confession".

Celle du cycliste autrichien, Bernhard Kohl, déclassé du dernier tour de France pour dopage : il balance, détaille avec une terrible minutie ses prises de sang, un an avant l’épreuve. Un litre à chaque fois. Les transfusions par son manager durant le Tour (qui décongelait le sang en Autriche afin de le glisser dans ses bagages dans l’avion). Terrible exercice de vérité. Et affirmation (après une récente polémique sur d’éventuelles pression de la propriétaire du journal également propriétaire du Tour) que le dopage n’est pas un sujet tabou dans L’Equipe.