#CroisonsLes : "J'ai eu plaisir à détourner les photos de l'équipe des Pieds dans le plat"

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Emmanuelle Patry , modifié à
INTERVIEW  - Rencontre avec Guillaume Titus-Carmel, qui a choisi de détourner les photos des chroniqueurs de l'émission "Les Pieds dans le plat".

A l’occasion de la sortie de son livre Croisons-les*, Guillaume Titus-Carmel a encore frappé. Ce publicitaire s’est amusé à mettre le visage de l’un dans le corps de l’autre : le visage de Jean-Luc Lemoine sur le corps de Cyril Hanouna par exemple.

Pourquoi avoir fait ces montages étonnants ? « J’adore commenter les émissions sur Twitter, en faisant des détournements visuels, et je suis un auditeur de l’émission "Les Pieds dans le plat" sur Europe 1. La bande à Hanouna, c’est une équipe comme on en voit rarement ! Une vraie bande, des joyeux drilles. D’où le plaisir à faire ces portraits ».

Ces montages ne sont pas les premiers faits d’arme de Guillaume Titus-Carmel : "J’ai commencé en décembre 2012", raconte-t-il, "en regardant l’émission de débat politique Des Paroles et des actes. C’est ainsi que j’ai fait mon premier #CroisonsLes. C’est simple et rigolo". Et surprise, son tweet est repris et se propage sur la toile, bien au-delà de Twitter : "Evidemment, je ne me doutais pas de l’ampleur que ça prendrait. C’était une surprise", sourit-il.

Ces portraits font sourire, et sont faits pour amuser les internautes. Seulement faire rire ? Il aime aussi faire réfléchir : "J’aime rebondir sur l’actualité, proposer des parallèles, des prolongements. Je crée des images qui n’ont pas de signification définitive, que les autres peuvent se réapproprier. Mais je n’accuse pas, il n’y a pas d’assertion définitive. Par exemple, croiser François Fillon et Marine Le Pen, cela avait un sens à un moment. Leurs propos étaient en résonance".

L’illustrateur-humoriste fait en sorte de ne pas franchir la ligne jaune : "Je ne ferai jamais de croisement avec Hitler. Parfois ça nous dépasse bien sûr. Une fois un de mes portraits a été repris par la fachosphère. J’ai failli arrêter. Je ne veux pas alimenter leur message. Depuis je ne regarde pas ce que deviennent mes images. Cela a été le cas pour mes images de Hollande, utilisées à des fins de Hollande bashing. Ce n’était pas mon intention quand j’ai réalisé ces montages".

Quand on lui demande s’il prend parfois position dans le débat, il avoue : "Ma démarche n’est pas militante, mais parfois je prends parti. Pendant la Manif pour tous, j’ai fait des #CroisonsLes avec Frigide Barjot. Mais pour moi, l’essentiel de mon travail est ailleurs".

Et la suite ? "On me dit que je me dois me renouveler, trouver autre chose, mais pour l’instant je m’amuse et j’amuse à chaque fois plusieurs centaines de personnes qui retweetent mon image, donc je continue pour le moment".

*#CroisonsLes, par Guillaume Titus-Carmel, aux éditions Flammarion, 12,90 euros, 128 pages.