Moins d'un salarié sur deux est reclassé en interne après un plan social

En France, moins d'un salarié sur dix victime d'un plan social est reclassé en interne.
En France, moins d'un salarié sur dix victime d'un plan social est reclassé en interne. © MAXPPP
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Damien Brunon avec AFP
En plus de la rareté des offres, moins de la moitié des salariés concernés refusent le nouveau poste qu'on leur propose.

Moins d'un salarié sur dix, victimes d'un plan social, est reclassé en interne dans son groupe, selon une enquête, publiée mercredi par les Ateliers de la convergence, un think tank réunissant dirigeants d'entreprise, syndicalistes, juristes et directeurs des ressources humaines (DRH).

Rares offres en interne. Cette première enquête sur l'obligation de reclassement dans le cadre des restructurations, révèle que sur 100 salariés dont le licenciement est envisagé, 23 vont bénéficier d'une offre de reclassement interne et seulement 9 seront effectivement reclassés.

"L'absence d'emplois disponibles ou jugés comme tels ainsi que la réalité des groupes d'entreprises constituent certainement des freins puissants à l'efficacité de l'obligation de reclassement interne", estime le think tank.

Plus de la moitié refuse l'offre. Sur les 23% de salariés qui reçoivent une offre de reclassement, 60% d'entre eux refusent l'offre formulée, selon l'enquête qui relève que cela s'explique souvent par la "faible mobilité géographique et professionnelle des salariés et de leur famille".

Mais, cela peut "aussi témoigner de la rupture ressentie du contrat moral entre le salariés et l'entreprise", après un plan social, souligne le think tank.

Avantage au reclassement externe. Outre le reclassement interne, 84% des responsables d'entreprise interrogés ont utilisé le reclassement externe pour faciliter le réemploi des salariés licenciés, mais seuls "deux tiers des personnes licenciées retrouvent une activité à moyen terme".

Plus intéressés par l'argent. Enfin, l'indemnité supra-légale de licenciement "semble incontournable" pour 75% des responsables, alors "que son lien avec le retour effectif à l'emploi du salarié est manifestement absent".

Les montants mobilisés par les entreprises lors d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) "représentent en moyenne 15,25 mois de salaire pour un montant moyen de 74.279 euros" par salarié avec une moyenne de "27.000 euros d'indemnités supra-légales".

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