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Chaque matin, Roland Pérez évoque une question de droit en rapport avec l'actualité dans Europe 1 Bonjour.

La Cnil (la commission nationale de l'informatique et des libertés) vient de mettre en demeure l'application de messagerie instantanée WhatsApp.

Elle lui reproche de transmettre illégalement les données personnelles des utilisateurs de cette messagerie à Facebook qui est, depuis février 2014, propriétaire également de WhatsApp.

WhatsApp qui appartient désormais à Facebook a transmis à ce réseau social les numéros de téléphones de ses utilisateurs ainsi que leurs habitudes d'utilisation de l'application et la Cnil, évidemment, n'est pas d'accord ?

Exactement d'autant que les utilisateurs que nous sommes n'ont pas été consultés avant cette transmission de données personnelles, d'où une mise en demeure.
Elle fait suite à l'émotion suscitée chez le groupe des CNIL européennes et vise justement à ce que WhatsApp modifie ses nouvelles conditions d'utilisations qu'elle avait mis en ligne en août 2016 avec à la clé, une nouvelle politique de confidentialité beaucoup moins confidentielles puisqu'elles prévoient justement que les données de ses utilisateurs sont désormais transmises à la société Facebook.

Mais WhatsApp a expliqué les raisons à cette transmission en quelque sorte automatique ?

Absolument ! Trois raisons, bidon pour deux d'entre elles, sont avancées. La première serait pour des raisons de sécurité mais pour qui ? Pourquoi ? On ne sait pas !
Le ciblage publicitaire est la seconde raison , là c'est plus cohérent.
Et enfin dernière raison, l'amélioration du fonctionnement, ce qui est aussi un peu léger.

Depuis la mise en demeure, qu'a répondu WhatsApp ?

Très ennuyée sur le ciblage publicitaire, la messagerie utilisée en France par plus de 1O millions de personnes a répondu qu'en fait les données transmises n'avaient jamais été utilisées à des fins de ciblage publicitaires, ce qui est étrange car c'était la seule raison plausible.

Mais si on est pas d'accord pour la transmission de nos données à Facebook, faut-il désinstaller l'application car on ne peut pas revenir sur les conditions d'utilisation qu'on a acceptées ?

Exactement d'autant que la Cnil a relevé également que la messagerie instantanée WhatsApp n'était pas très coopérative, évitant de fournir par exemple des échantillons des données transmises car elle soutient évidemment qu'étant installée aux États-Unis, elle n'est soumise qu'aux lois de ce pays.

Les choses vont-elles bouger ?

Pas sûr dans l'immédiat car une mise en demeure n'est pas une sanction. Dans un mois si WhatsApp ne modifie pas ses règles, une procédure sera peut-être déclenchée avec à la clé une sanction financière , mais d'ici là Facebook aura reçu toutes les données. À suivre donc…