Selon Jean-Pierre Raffarin, avec le Brexit, les Britanniques vont devoir nous payer 60 milliards d’euros

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Alors que la procédure du Brexit va s’ouvrir la semaine prochaine, l'ancien Premier ministre hausse le ton contre la Grande-Bretagne.

Le Vrai Faux de l’info , avec vous, Géraldine Woessner, et Jean-Pierre Raffarin qui adopte la ligne dure face aux Britanniques .

Alors que la procédure du Brexit va s’ouvrir la semaine prochaine, le président de la commission des Affaires Etrangères du Sénat hausse le ton contre la Grande-Bretagne:

 La Grande-Bretagne doit 60 milliards d’euros à l’Europe. C’est vrai ou c’est faux ?

C’est contestable Thomas et ce montant va se trouver, au cœur des négociations. Car il n’existe pas, à ce jour, aucune estimation officielle du montant de cette dette qu'aurait le Royaume-Uni. 60 milliards, c'est le total qu'avancent les partisans de la ligne dure : ils veulent tout mettre sur la table, comme un conjoint bafoué pendant un divorce. Car en tant que membre de l'Union, ils considèrent que Londres s'est engagée bien au-delà de 2019. Sur le budget jusqu'en 2020, sur les projets qu'il faudra financer, et puis elle est membre de tout un tas de structures, les Trust funds créés pour soutenir la Syrie, les fonds de développement régionaux, elle paie des garanties pour les prêts à l'Ukraine, au Portugal, il y a les retraites des fonctionnaires européens qu'il va falloir payer, bref TOUT compris on arrive à ce total de plusieurs dizaines de milliards d'euros. Que conteste Londres, évidemment : La Grande-Bretagne a construit ses calculs jusqu'en 2019, pas au-delà. La facture, selon ses experts, ne dépasserait pas 20 milliards.

Mais ce chèque de 60 milliards, l’Europe peut vraiment l’exiger ? 

On n’en sait rien, Thomas. Les juristes britanniques affirment que non : pour eux, l’article 50 qui encadre le processus de sortie de l'Union ne prévoit rien, un peu comme si vous cessiez d’être membre d'un club de golf, hein, vous ne payez plus, puis vous partez, ce sont leurs mots, ce qui fait s’étrangler les juristes de la Commission.

Ils se préparent déjà au bras de fer: chaque aspect du deal de sortie sera négocié. Londres veut obtenir des accès au marché contre ses paiements, maintenir d'autres avantages. Les autres, les contributeurs nets, comme la France, limiter au maximum les conséquences du Brexit car le problème Thomas, c’est que cette sortie va laisser un trou dans le budget, d’environ 10 milliards, chaque année, qui paiera pour le combler ? Personne ne le sait.