4:57
  • Copié
, modifié à

Les éditorialistes ont analysé, sous toutes les coutures, la déclaration de la présidente du Front national, niant la responsabilité de la France dans la rafle.

Bonjour Thomas, bonjour Julie et bonjour à tous

Ce matin en Une de vos journaux on apprend où vont les financements : Libération : Présidentielle 2017 : Où passe l’argent ? La Dépêche du Midi : Présidentielle, qui finance qui ? En revanche, pour les électeurs, on est moins sûr : Le Monde : Les incertitudes sans précédent d’un scrutin. Le Parisien : La chasse aux indécis est ouverte. Et l’incertitude, les marchés financiers détestent. Après le scénario Le Pen, Les Echos continuent à se faire peur : Mélenchon, le nouveau risque français.

Marine Le Pen et le Vel d’Hiv

Ça sent le soulagement. Dans Le Midi Libre, Jean-Michel Servant résume : « Chassez le naturel… » On a les mots habituels : ADN maurassien, réflexes quasi ataviques, révisionnisme, manipulation grossière de l’histoire, et, dans Le Monde, l’inusable : nauséabond. La Charente Libre et La République des Pyrénées se posent la même question : Quelle mouche a piqué Marine Le Pen ? Pourtant, dans Le Figaro, Guillaume Tabard prend le contre-pied. « En dédouanant la France, en tant que telle, de toute responsabilité, Marine Le Pen n’a fait que reprendre la vulgate gaulliste, maintenue par Pompidou, Giscard et Mitterrand, selon laquelle Vichy n’était pas la France, celle-ci étant à Londres. » Bref, elle a ranimé une querelle historiographique, un débat moral et historique dont on peut penser qu’il a été tranché. Sur le site Causeur, Luc Rosensweig souligne d’ailleurs que l’historien de gauche, ancien ministre de Mitterrand, Jean-Noël Jeanneney s’est déclaré sur la même ligne. Alors, se demande Guillaume Tabard, en voulant réveiller la diabolisation du lepenisme, ses adversaires ne risquent-ils pas de n’obtenir que sa victimisation ? C’est Guillaume Goubert, dans La Croix, qui a la réponse la plus mesurée : Marine Le Pen se justifie par l’idée que nos enfants doivent être à nouveau fiers de la France ?  « Mais une véritable fierté peut-elle être fondée, un tant soit peu, sur le mensonge ? La France n’est pas une entité ontologique. Son histoire a été faite par des hommes et par des femmes. Certains ont collaboré avec l’occupant nazi, d’autres ont manqué de courage. Mais il y a eu aussi d’autres Français, nombreux, qui ont résisté ou qui ont simplement fait preuve d’un minimum de solidarité humaine et cela a permis aux trois-quarts des juifs de notre pays d’échapper à l’extermination, un des taux les plus élevés parmi les pays occupés par l’Allemagne. Reconnaître que des Français ont fauté, c’est se donner la liberté d’affirmer que d’autres ont fait honneur à l’humanité et à leur pays. »

Egypte

Il est d’autres martyrs, ceux d’aujourd’hui, qui suscitent moins de réactions. Le Monde revient sur les deux attentats qui ont ensanglanté l’Egypte. Comme le souligne le directeur d’une ONG locale, « une vaste majorité d’Egyptiens est horrifiée, mais il y a aussi un pan de la société réceptif à la propagande islamiste. » Mais surtout, comme le souligne Mathieu Bock-Côté dans Le Figaro, « il s’agit pour les islamistes d’effacer les traces de ce qui est étranger à l’Islam, comme si son règne ne pouvait souffrir le simple rappel que des hommes, autrefois et en ces mêmes lieux, ont entretenu une autre foi. La civilisation européenne devrait se souvenir qu’une part de ses origines se trouve à l’extérieur d’elle-même, chez ces témoins des origines du christianisme. » Il fut un temps où, pour parler de tels massacres, de l’éradication d’une culture, on avait un mot : pogroms.

Une radio en Afghanistan

Le magazine Causette consacre un reportage à la Nuit des amoureux, une émission de radio qui, depuis 5 ans, recueille les états d’âme de la jeunesse afghane. Zabi, qui pleure sur son amour interdit, Sapna, dont les frères sont venus le menacer de mort. Ou ces jeunes filles soumises à des mariages forcés. Chaque année, plus de 2 500 tentent de se suicider. Celles qui échouent finissent en prison pour crimes moraux. La radio a déjà subi plusieurs attentats. 7 de ses jeunes employés ont été massacrés parce que les talibans l’accusent de corrompre les mœurs en occidentalisant la jeunesse. "Si vous cherchez des histoires d’amour en forme de happy end, il vaut mieux oublier l’Afghanistan", prévient l’animateur de l’émission.

La virginité aux enchères

2,3 millions. C’est le prix auquel une mannequin roumaine de 18 ans a pu vendre aux enchères sa virginité sur internet. Un homme d’affaires de Hong-Kong a emporté la mise. Aucun problème pour l’agence allemande escorts qui a lancé les enchères. Quant à la jeune fille, elle se dit sûre "qu’un homme prêt à dépenser autant d’argent est un homme bien." Et puis, dit-elle, "chacun devrait vivre comme il veut." Il y a ceux qui rêvent de liberté, et ceux qui l’utilisent pour ça.

C’est aussi le magazine Causette qui nous apprend l’existence d’un nouveau chatbot. Traduction : une discussion sur Facebook avec un robot. Mais celui-ci est une déclinaison de Christian Grey, le gentleman pervers de 50 nuances de Grey. Il joue au mâle dominant, vous traite de méchante fille, vous propose un plan à trois et se charge de récupérer vos données numériques ou de vous demander de diffuser une publicité pour la start-up qui l’a inventé. Simple question : l’Occident, c’est la liberté individuelle, ou son utilisation pour faire de l’argent ?