Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Sale temps pour les leaders politiques et syndicaux
Ce matin, dans la presse, on lira deux papiers dans le Parisien Aujourd’hui en France. Le premier concerne la dérive financière du syndicat force ouvrière et ce qui pourrait bien devenir le scandale des notes de frais de ses dirigeants. Les 13 membres du bureau confédéral de Force ouvrière se sont fait rembourser pour 388.000 euros de notes de frais en 2017, soit près de 30.000 euros de frais de transport, hôtel et restaurant par personne et par an. Les explications et les justifications du syndicat viendront mais voilà une addition hors salaires plus que confortable qui pose la question de la crise de l’autorité, la crise des chefs qu’ils soient leaders syndicaux comme ceux qui défileront aujourd’hui aux cotés des profs ou des responsables politiques tels ceux qui se rassemblaient hier pour le centenaires de l’armistice.
La crise des chefs, la crise de l’autorité c’est justement le sujet toujours dans le Parisien de l’interview donnée par l’ancien chef d’Etat-Major des armées, Pierre de Villiers, le général qui avait quitté ses fonctions il y a un an et demi à la suite d’une passe d’armes avec Emmanuel Macron. Ce général 5 étoiles publie qu’est-ce qu’un chef. Et parmi les qualités qui font un chef, Pierre de Villiers cite entre autres la capacité à inspirer confiance et l’exemplarité. "Plus ça chauffe dit-il, plus les emmerdes volent en escadrilles, plus le chef doit absorber les inquiétudes, donner confiance et faire preuve dit-il d’exemplarité". Voilà qui pourrait inspirer les responsables de Force ouvrière qui se cherchent un chef mais également tous les chefs qui aujourd’hui sont confrontés à ces emmerdes qui volent en escadrilles.
Profs, Gilets Jaunes, cette semaine on défile et on bloque
Profs en grève, les Français approuvent titre Sud-Ouest. 72 % des Français soutiennent la grève des enseignants qui seront dans la rue aujourd’hui pour dénoncer la suppression en 2019 de 2.650 postes dans le secondaire. Des profs en colère car nous rappelle l’Opinion on attend une augmentation de 40 000 du nombre d’élève dans les 3 prochaines années. L’Est Républicain revient également sur la manière dont les Gilets Jaune répètent et prépare la mobilisation du 17 novembre avec un tour de chauffe hier avec le blocage de l’A31. En tête le prix du carburant, mais également le pouvoir d’achat. Et sur le sujet on lira dans Ouest France l’éditorial de Michel Urvoy qui résume à lui-seul la difficulté pour nos chefs, encore eux, de naviguer et gouverner entre raison et passion.
Voilà ce qu’il nous dit : En 1980 avec une heure de travail un smicard pouvait s’acheter 3 litre d’essence, aujourd’hui il peut en acheter 6 pour alimenter une voiture qui consomme moitié moins qu’il y a 40 ans. Il y a quelques mois, je poursuis parce que c’est vraiment bien vu. Il y a quelques mois Nicolas Hulot voulais augmenter les taxes sur le diesel. Jean-Luc Mélenchon lui trouvait trop timorée la fiscalité écologique. Aujourd’hui Hulot affiche la plus forte cote d’amour et Mélenchon appelle à manifester contre les hausses de carburant. Comprenne qui pourra.
Sale temps pour la coach
Libération Champagne nous raconte ce matin l’agression de entraîneuse historique du club de basket de Saint-André les Vergers. Elle a 77 ans, Colette Méan, le père d’un joueur de 15 ans l’a violentée dans le vestiaire à la mi-temps pourquoi parce que son fils en larmes n’était pas encore entré sur le terrain. 60 jours d’arrêt de travail pour Colette qui je le rappelle a 77 ans. Vous voyez, même quand on inspire la confiance, qu’on a l’expérience et l’autorité, il se trouve toujours quelqu’un pour vous la contester.
Guerre de la frite
Sale temps pour les chefs dans un monde toujours plus complexe c’est ce que nous expliquent les journaux ce matin. Exemple ? Le cyberespace, devenu un lieu de guerre majeur et qu’il faut pacifier, c’est la une de Libération et l’enjeu du forum qui se tient aujourd’hui à Paris pour éviter un 14-18 de l’internet. Un vrai casse-tête pour les chefs d’Etat qui désormais intègrent internet à leur doctrine militaire. Le monde toujours plus complexe c’est encore la guerre de la frite entre Bruxelles et la Colombie. La Colombie qui entend imposer un droit antidumping de 8 % sur les importations de pommes de terre belges surgelées, néerlandaises et allemandes. Cette guerre de la frite que nous raconte le Figaro, elle a donné lieu à 17 réunions de négociation entre Bruxelles et la Colombie. 17 réunions pour parler de frites surgelées !
Vous imaginez le nombre de réunion pour désarmer la planète, pour parler climat ou pour négocier avec Trump ou Poutine ? 17 réunions pour évoquer le prix de la frite. Vous y penserez la prochaine fois que vous irez chez McDonalds ou Burger King.
