6 février 1945 : Robert Brasillach est exécuté

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les événements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 6 février 2018, mais en quel 6 février partons-nous ?

Le 6 février 34 est la journée d’insurrection  contre la République. Mais parlons d’un autre 6 février, celui de 1945, où l’on exécute un écrivain de 35 ans, Robert Brasillach. Après la Libération est en effet venu le temps de l’épuration, celui de la chasse aux "collabos".

De quoi accuse-t-on Brasillach, précisément ?

Avant tout d’avoir été rédacteur-en-chef de Je suis partout, journal collaborationniste et antisémite. Brasillach était depuis longtemps à l’extrême-droite ; dès les années 30, il écrivait dans L’Action française. Ce qui ne veut pas dire qu’il ait admiré Hitler. Ayant lu Mein Kampf, il avait même écrit que c’était le "summum du crétinisme excité" !

Pourtant, il va s’y rallier ?

Disons que Brasillach a prôné un "fascisme à la française". Donc, en septembre 44, apprenant que sa mère a été arrêtée, il se constitue prisonnier pour la faire libérer. Pousruivi pour intelligence avec l’ennemi, il est incarcéré à Fresnes, jugé dès janvier 45. 6 heures de procès, 20 minutes de délibéré, débouchant sur une condamnation à mort. Seulement Robert Brasillach est un intellectuel marquant de sa génération ! Camus, Cocteau, Anouilh, entre autres, vont signer une pétition pour demander sa grâce, ne serait-ce qu’au nom du talent. Le 3 février, le général de Gaulle a dit même à Mauriac : "Mais non, on ne fusillera pas Brasillach !". Et pourtant, deux jours après, le jeune écrivain est exécuté au fort de Montrouge. Que s’est-il passé ? On a dit que De Gaulle aurait vu une photo d’un homme en uniforme allemand qu’il avait pris pour Brasillach, alors qu’en fait, c’était Doriot. Il me semble, plus simplement, que cette condamnation allait dans le sens de l’histoire.

 

On retrouve Franck Ferrand à 14 heures, sur Europe1.

Pour une heure entière consacrée à Gustav Klimt, pour le centième anniversaire de sa mort.