12 janvier 1870, funérailles de Victor Noir

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SAISON 2015 - 2016

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l'histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

Nous sommes le 12 janvier 1870,

Le jour des funérailles de Victor Noir, de son vrai nom Yvan Salmon. C’était un jeune homme de 21 ans, pas vraiment connu. Et pourtant : pas moins de 100.000 personnes vont assister à son enterrement !

Et qu’est-ce qui lui vaut ce succès posthume ?

Les circonstances de sa mort. Victor Noir était journaliste et républicain ! Or, en janvier 1870, on est encore (pour quelques mois) sous le règne de Napoléon III. Toute l’histoire est partie d’un article publié par Pierre Bonaparte, un parent de l’Empereur. Le prince Pierre avait accusé, dans un journal corse, les républicains de traîtrise, et les jugeait bons à être tués. De quoi alimenter, par voie de Presse, une vive polémique, mais sachez tout de même que l’affaire se conclut par un duel.

Et c’est Victor Noir qui provoque ?

Pas vraiment. Salmon, alias Noir, n’est que témoin de ce duel. Il se rend chez le Prince pour lui demander des excuses ou, à défaut, pour convenir des formalités du duel. Seulement un mot en entraîne un autre ; Pierre Bonaparte, qui est soupe-au-lait, prend un coup de sang, saisit son arme  et tire sur le jeune homme, qui s’écroule. Mort.

On comprend tout de suite mieux l’émotion de la foule.

De la foule républicaine, en tout cas... L’enterrement du journaliste manque de tourner à l’insurrection !  Une tombe lui a été réservée au cimetière du Père Lachaise d’ailleurs il s’agit d’une des curiosités du cimetière parisien. La pierre est en effet surmontée d’un gisant du jeune homme en bronze et l’on voit nettement des traces d’usure au niveau de l’entrejambe… Eh oui : Victor Noir, après avoir été statufié comme un symbole républicain, a été révéré depuis comme un symbole de fécondité après sa mort. Ne vous demandez pas pourquoi, ça, c’est une autre histoire…

L’histoire, on la retrouve à 14 heures, sur Europe1. 

Nous évoquerons le terrible souvenir d’une reine serbe massacrée : Draga Obrenovic !