3:01
  • Copié

Chaque matin, Roland Pérez évoque une question de droit en rapport avec l'actualité dans Europe 1 Bonjour.

Les transports se mettent à l’heure de la prévention du harcèlement des femmes avec une campagne d’affichage que les usagers ont pu découvrir depuis lundi matin.

Une campagne choc dans le métro, les RER, les trains et les bus pour venir en aide efficacement aux victimes de harcèlement et en même temps faire comprendre que tout le monde est concerné.

"Ne minimisons jamais le harcèlement sexuel" c’est l’un des messages chocs de la nouvelle campagne d’affichage qui a démarrée lundi matin dans les transports RATP/SNCF/RER et bus avec un objectif premier : aider efficacement les victimes à donner l’alerte.

Les réseaux sociaux sont également le vecteur de communication de cette campagne. Il faut ratisser large, interpeller tout le monde et pas seulement les femmes éventuelles futures victimes de ces harcèlements. D’autant que la dernière étude menée en 2015 par le Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes révélait un chiffre édifiant : 100% des Françaises ont déjà subies une forme ou une autre de harcèlement dans les transports.

Quels sont les outils mis en place pour donner l’alerte ?

Il y a le numéro de téléphone déjà très popularisé et qui marche très bien, le 3117, le numéro d’appel d’urgence actif 24H/24 et 7/7, également joignable par SMS 31117 ou via une application mobile dédiée.
Il fonctionne pour les transports SNCF et Île-de-France et réseau RATP.

Sait-on si ce numéro d’alerte et ses déclinaisons avec les SMS et l’application sont fréquemment utilisés ?

On est passé de 15.000 appels en 2015 à près de 50.000 à la fin de l’année 2017. L’application mobile et les SMS étant privilégiés compte tenu du caractère discret de l’alerte pour permettre l’intervention des agents de la RATP ou SNCF.

Comment les transports se sont-ils convaincus de lancer cette campagne et de sensibiliser les victimes et les témoins de harcèlement ?

Au départ, une internaute parisienne appelée Alice lance une pétition en ligne réclamant dans le métro des affichages anti frotteurs bien avant l’affaire Weinstein et #metoo qui vont ensuite donner à cette pétition des milliers de signatures. À ce jour, près de 60.000 ont été recueillies et surtout Alice a été entendue et relayée par cette campagne dont nous parlons ce matin.

D’autres mesures de sensibilisation dans la même veine sont-elles prévues ?

Mercredi soir, Valérie Pécresse sera à Saint-Denis pour lancer une expérimentation qui consiste à faire arrêter un bus sur le trajet des lignes à la demande des personnes qui se sentiraient menacer afin d’écourter au maximum les trajets à pied jusqu’à leur destination et de réduire ainsi les risques d’agressions.
Quatre lignes sont concernées par cette expérimentation. En Seine-Saint-Denis donc et sur quelques lignes du réseau Melibus sur l’agglomération de Melun en Seine-et-Marne.