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SAISON 2015 - 2016, modifié à

Chaque matin, Sébastien Krebs fait le point sur les dernières innovations automobiles.

L’actualité automobile de la semaine a été marquée par cette annonce, qui va relancer la polémique sur le prix des péages : une hausse des tarifs annoncées pour le 1er février 2016.
 
Vous vous souvenez du pataquès de l’hiver dernier sur les prix des péages et du bras de fer qui s’était engagé entre Ségolène Royal et les sociétés d’autoroutes. Ça s’était soldé par une pause dans les augmentations des tarifs mais l’histoire n’est pas terminée. La preuve : les sociétés autoroutières remettent le couvert et viennent d’annoncer une augmentation au 1er février 2016, d’environ 1%. La plus forte hausse concerne les autoroutes du Sud de la France, avec +1,6% entre Bordeaux et Toulouse par exemple. Et ce, alors qu’il n’y a pas eu d’inflation l’année dernière donc normalement, cette augmentation devrait être illégale.
 
Mais ces sociétés disent qu’il faut rattraper le retard pris l’an dernier. Ségolène Royal a déjà dit qu’il en était hors de question, c’est donc reparti, le bras de fer est relancé.
 
Mais alors qui a raison?
 
Il faut remonter à 2012 pour comprendre. Cette année là, l’État décide d’augmenter de 50% la redevance domaniale, le loyer en clair, que les sociétés d’autoroute reversent à l’État. Ça déclenche une bataille juridique, et les concessionnaires obtiennent en compensation, l’autorisation d’augmenter leurs tarifs de 1,5% graduellement, entre 2015 et 2017.
 
Sauf qu’entre temps, la Cour des Comptes épingle les rentes des sociétés autoroutières. Ségolène Royal refuse donc la moindre augmentation tarifaire et menace de remettre tous les contrats à plat.  Au final, un accord est conclu, mais on se rend compte aujourd’hui que les sociétés d’autoroutes n’ont rien lâché sur les tarifs. S'ils ont accepté le gel pour 2015, il n’est pas valable pour 2016. L’accord publié au Journal officiel, d’ailleurs, précise bien que la hausse s’étalera entre 2016 et 2018. On risque donc de payer cette année ce qu’on n’a pas payé l’an dernier.
 
Si Ségolène Royal feint de s’en étonner, même les associations d’usagers dénoncent sa mauvaise foi. Pour 40 millions d’automobilistes, cela montre juste à quel point l’État a totalement perdu la main sur les autoroutes.