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SAISON 2013 - 2014

Une mémoire parfaite nous rappellerai toujours à une routine morne et à des jours meilleurs.

On nous demande sans cesse de nous souvenir de beaucoup de choses, mais vous, vous nous dites qu’une des clés du bien-être serait l’oubli ?

C’est en tout cas la thèse intéressante - qui va à l’encontre de nos idées reçues - du psychiatre et psychanalyste Simon-Daniel Kipman dans son livre «L’oubli et ses vertus » chez Albin-Michel dont on parle beaucoup en ce moment. Juste un exemple : imaginez-vous Thomas, vous vous regardez dans la glace pour vous raser par exemple et vous vous souvenez parfaitement de votre visage quand vous aviez 10 ou 20 ans, ce serait l’enfer ! Alors que grâce à l’oubli, c’est avec bienveillance que vous vous donnez votre coup de peigne chaque matin ! Et puis que serait une vie sans l’oubli ? On serait en permanence encombré, on ne pourrait plus réellement penser car on aurait une impression de répétition permanente. Il s’agit donc de relativiser le souvenir et de revaloriser l’oubli qui est de toute façon majoritaire : on oublie 1000 fois plus de choses que l’on s’en rappelle !

Cela dit, ces dernières années on a fait un gros travail de mémoire notamment de drames qu’il ne faut surtout pas oublier !

Bien sûr il est fondamental pour nous et pour nos enfants de commémorer les guerres et leur cortège de morts, la Shoah, l’esclavage et toutes les pages sombres de notre Histoire mais Simon-Daniel Kipman s’attache à la mémoire individuelle, car au lieu de ressasser nos échecs, rayer certains souvenirs de sa mémoire permet de mieux aller de l’avant ! Mais ne confondons pas l’oubli avec le refoulement qu’il faut travailler comme le deuil, par exemple, que l’on n’oublie jamais mais qu’on finit par accepter pour repartir vers une nouvelle vie. Mais pour ce nouveau départ, il faut justement se débarrasser de tout ce qui nous encombre ! J’avais préparé une super conclusion Thomas, mais… j’ai complètement oublié !