Yoplait racheté par les Américains

© MAXPPP
  • Copié
avec Axel de Tarlé , modifié à
La marque de yaourts français va être reprise par le géant de l’agroalimentaire General Mills.

Numéro 2 mondial du yaourt et objet de toutes les convoitises, Yoplait vient d’être racheté par l'américain General Mills, propriétaire entre autres des glaces Häagen-Dazs. Ce rachat intervient après de longs mois d'une bataille acharnée entre les plus grands groupes mondiaux de l'agroalimentaire, la marque de yaourt étant considéré comme une "pépite" non seulement lucrative mais aussi prometteuse.

"On est entré en négociation exclusive avec General Mills", a annoncé un porte-parole du fonds d'investissement PAI Partners, qui avait mis en vente la moitié de la marque à la petite fleur, les autres 50% étant détenus par le groupe coopératif français Sodiaal, qui regroupe 9.000 producteurs de lait français.

3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2010

Ces discussions vont permettre à General Mills, sixième groupe agroalimentaire mondial, de devenir actionnaire majoritaire de Yoplait, avec 51% du capital, car Sodiaal a accepté de lui vendre 1% de sa participation.

Le géant américain va débourser au total plus de 800 millions d'euros pour prendre 51% du capital de la légendaire marque Yoplait, dont les ventes s'établissaient à 3,5 milliards d'euros dans le monde en 2010. Le nouveau propriétaire compte développer la marque créée en 1964 sur les marchés américains et émergents, notamment en Inde et en Chine.

Les craintes des syndicats

Les instances représentatives du personnel vont être consultées "rapidement", ont indiqué les parties dans des communiqués distincts. Un comité central d'entreprise extraordinaire (CCE) de Yoplait est prévu la semaine prochaine à Paris.

"Nous sommes choqués par la décision de Sodiaal de diminuer sa part. Yoplait est une marque française et doit le rester. On attend les précisions", a réagi Thierry Renaudin, délégué CGT de Yoplait, première organisation syndicale au sein du groupe, qui emploie environ 1.400 personnes en Europe dont 1.250 en France.

Une lucrative offre chinoise a été rejetée

Les syndicats sont inquiets mais ils ont peut-être évité le pire. General Mills n’était pas le seul candidat à un rachat : le suisse Nestlé, le mexicain Lala, les français Bel et Lactalis étaient aussi intéressés. L'entreprise chinoise Bright Food a également tenté de mettre la main sur Yoplait, en vain, malgré une offre jugée la plus attractive en termes de prix.

Mais les agriculteurs du groupe Sodiaal ainsi que l’Etat français, qui suit le dossier de près, n’étaient pas favorables au scénario chinois. Ils craignaient que Bright Food ne s’empare des marques et du savoir-faire pour ensuite délaisser l’entreprise. La confiance n’était d’autant pas de mise que le groupe chinois a été impliqué en 2008 dans le scandale du lait à la mélanine, et que Danone a déjà été arnaqué par un groupe chinois avec lequel il s’était associé.