Vos frais bancaires passés au crible

L'UFC-Que choisir a lancé mardi un comparateur de frais bancaires.
L'UFC-Que choisir a lancé mardi un comparateur de frais bancaires. © MAX PPP
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Mounia Van de Casteele , modifié à
L'UFC Que choisir a lancé mardi un comparateur listant 126 banques françaises.

"Les Français sont, en Europe, les plus fidèles à leur banque". Un constat, loin d'être positif, dans la bouche d'Alain Bazot, le président de l'UFC-Que choisir. Un an après la mise en application des derniers engagements des banques sur les frais bancaires, il a lancé mardi un comparateur de tarifs bancaires pour alerter les consommateurs sur le flou qui entoure ces frais. Objectif : dénoncer le "coup de bluff" des établissements. "Arrêtez de subir !", s'emporte-t-il.

Pour réaliser son étude, l'UFC-Que choisir a passé au crible quelque 126 banques françaises (aussi bien des banques nationales que des banques en ligne ou des banques d'assureurs).

Une étude personnalisée

Grâce à ce comparateur, le consommateur peut connaître en quelques clics les tarifs les plus compétitifs des établissements à proximité de chez lui, eu égard à son profil de consommation. Le comparateur permet également de mettre en évidence l'utilité ou non de la souscription à un "package" de services, ou s'il est préférable de choisir des options "à la carte". Enfin, cet outil l'aide à comprendre sa facturation grâce à des fiches sur les services et des onglets pédagogiques "pour enfin comprendre le jargon bancaire". "Par exemple, tout le monde ne sait pas que ATD veut dire 'avis tiers détenteur' ni ce que ça signifie", explique-t-il.

Cette initiative est une réaction au bilan, jugé "très négatif" par l'association, de l'engagement "pour des frais plus justes et plus équilibrés" pris par les banques fin juin 2011, sous l'égide de Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie. Concrètement, les banques devaient faire des efforts de lisibilité et d'harmonisation de leurs prix. Un an plus tard, le constat est sans appel : seuls 28 frais sur les 300 recensés ont été harmonisés entre les banques. "Comment voulez-vous que le consommateur puisse s'y retrouver ?", s'indigne Alain Bazot.

Pour l'UFC-Que choisir, ce comparateur est d'abord un outil pour le consommateur. "Il est totalement indépendant et très complet", assure le président de l'association. "Nous ne cherchons pas à valoriser telle ou telle banque", précise-t-il. De plus, c'est "le seul comparateur qui permet d'accéder au résultat de l'analyse sans entrer votre adresse mail ou votre numéro de téléphone", poursuit-il.

Versions gratuite et payante

Le comparateur est en libre accès jusqu'au 12 juin sur le site de l'association (pour y accéder directement, cliquez ici). Passée cette date, le consommateur pourra encore utiliser cet outil, mais la version "gratuite" donnera moins d'informations. Concrètement, il sera possible de savoir s'il existe ou non des banques avec des tarifs plus avantageux dans son secteur. Mais pour connaître le nom de ces établissements, il faudra être abonné au site.

Le 12 juin sonnera d'ailleurs le glas de la consultation de la Commission Européenne sur les comptes bancaires lancée par Michel Barnier, le Commissaire européen au Marché intérieur et aux Services, en mars dernier. Alain Bazot a d'ores et déjà assuré que l'UFC ne manquerait pas de lui apporter son éclairage sur le volet concernant les frais bancaires.