Vers des coupures d’électricité cet hiver

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Le Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a par ailleurs prévenu que la France va devoir importer de grandes quantités d'électricité.

La France s’apprête à vivre un hiver difficile. Du moins en matière d’électricité. En raison de nombreux arrêts de production dont est victime le parc nucléaire français cette année, l’Hexagone va devoir importer de grandes quantités d'électricité cet hiver pour satisfaire la hausse de sa consommation et des coupures pourraient intervenir en cas de "froid intense et durable", a prévenu vendredi le Réseau de Transport d'Electricité (RTE).

La filiale d’EDF, qui gère le réseau de lignes à haute tension, estime que la France va devoir importer 4.000 mégawatts (MW) d'électricité "durant plusieurs semaines de novembre 2009 à janvier 2010", selon une étude publiée vendredi. Cela équivaut à la production de 4 réacteurs nucléaires. Une quinzaine de réacteurs nucléaires sur 58 étaient à l'arrêt vendredi pour maintenance, pour rechargement en uranium, ou pour avanies diverses, selon une source proche du dossier.

La pénurie pourrait être telle que RTE pourrait avoir recours "à des moyens exceptionnels", incluant des coupures partielles d'électricité dans certaines régions pour éviter que le système électrique ne s'écroule. "Dans une situation de froid intense et durable avec des températures de 7 à 8 °C durablement sous les normales saisonnières (...) le niveau d'importation (d'électricité) pourrait atteindre 9.000 mégawatts (MW)", indique le gestionnaire de réseau. Selon l'étude de RTE, cela correspond à la "capacité maximale" d'importations supportable par le réseau électrique français.

EDF a pour sa part tenu un discours rassurant, affirmant que ses équipes étaient "mobilisées pour préparer le passage de l'hiver et satisfaire l'ensemble de ses clients lors de cette période de forte consommation d'électricité". Le groupe met en avant une "très faible pluviométrie avec un niveau des lacs sensiblement inférieur à la moyenne" qui affecte la production d'électricité d'origine hydraulique. Mais il assure avoir "anticipé les besoins", notamment en achetant de gros volumes d'électricité sur les marchés de gros européens depuis plusieurs mois.