Valls envisage des mesures contre les manifestations pro-boycott de produits israéliens

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Une manifestation en octobre 2015 à Paris appelant au boycott d'Israël. Image d'illustration. © MATTHIEU ALEXANDRE / AFP
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avec AFP
Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré lundi soir que les pouvoirs publics devaient "changer d'attitude" envers le mouvement BDS.

Le Premier ministre Manuel Valls a estimé lundi soir que "les pouvoirs publics doivent changer d'attitude" vis-à-vis des manifestations appelant au boycott des produits israéliens, qui participent selon lui d'un "climat nauséabond".

"De la critique d'Israël à l'antisémitisme". "On voit très bien comment on est passé de la critique d'Israël à l'antisionisme et de l'antisionisme à l'antisémitisme", a souligné le chef du gouvernement devant Les Amis du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Manuel Valls avait condamné en décembre les campagnes visant les produits israéliens du fait du conflit avec les Palestiniens menées par le mouvement BDS ("boycott, désinvestissement et sanctions").

Interdiction demandée par le Crif. Début janvier, un rassemblement de ce mouvement avait toutefois été autorisé par la préfecture de police place de l'Opéra, alors que le Palais Garnier accueillait la compagnie de danse israélienne Batsheva. "Cette manifestation devant l'Opéra Garnier était d'autant plus absurde qu'on mettait en cause la culture", a jugé Manuel Valls, alors que le président du Crif, Roger Cukierman, lui rappelait sa demande d'interdiction de toute manifestation liée au mouvement BDS.  "Ce que je peux vous dire, c'est que j'en parlerai, et j'en ai déjà parlé avec le ministre de l'Intérieur", Bernard Cazeneuve, a répondu le chef du gouvernement.

"Climat nauséabond". "Je pense que les pouvoirs publics doivent changer d'attitude vis-à-vis de ce type de manifestations", a-t-il poursuivi, sans toutefois reprendre à son compte le mot "interdiction". "Il me semble qu'il y a là quelque chose qui participe d'un climat nauséabond, donc je suis plus qu'attentif. Je pense que nous allons prendre des dispositifs - mais toujours dans l'Etat de droit - qui doivent montrer que ça suffit, et qu'on ne peut pas tout se permettre dans notre pays", a-t-il affirmé.