Un accord provisoire pour Petroplus

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avec Pascal Berthelot et AFP , modifié à
Le groupe suisse a affirmé être sur la bonne voie avec ses prêteurs.

La fin de la crise pour Petroplus ? Le groupe suisse a annoncé mercredi avoir trouvé un "accord provisoire avec ses prêteurs", incluant l'obtention de fonds pour financer ses dépenses essentielles et garantir la sécurité des opérations dans les raffineries de Coryton et d'Ingolstadt. Cet accord offre un peu d'oxygène financier au groupe, qui va pouvoir maintenir en sécurité le site de Petit-Couronne, dont la production est arrêtée. Les salaires de janvier devraient en outre être payés.

Les représentants des salariés étaient reçus mercredi soir pour tenter de convaincre l'Etat de trouver un repreneur. Le gouvernement a bien pris note, mais sans prendre d'engagement pour l'instant.

Négociations en cours

L'accord conclu mercredi permettra également aux parties de négocier un "amendement au Credit Revolving Facility qui devrait être complété durant la deuxième moitié de janvier 2012", indique la société dans un communiqué très court. La personne en charge des investisseurs n'était pas joignable pour obtenir des précisions sur cet amendement.

Le groupe suisse annonce par ailleurs qu'il est en négociation avec "une tierce partie concernant l'alimentation en pétrole brut et en matières premières pour les raffineries de Coryton et Ingolstadt". Le 27 décembre, le premier raffineur indépendant en Europe avait annoncé qu'il s'était vu refuser une ligne de crédit de 1 milliard de dollars jugé "indispensable" au bon fonctionnement de ses opérations d'achat de brut.

Situation critique

La situation était devenue critique depuis que le 5 janvier, la société avait indiqué que les banques avaient gelé toutes les lignes de crédit. Ces difficultés financières ont provoqué la fermeture de certaines de ses raffineries en Europe. Le groupe a en effet décidé l'arrêt "temporaire" des raffineries de Petit-Couronne (France), Anvers (Belgique) et Cressier (Suisse) et le placement en "débit minimum" de celles de Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).

Dans son communiqué, Petroplus fait justement le point sur ses raffineries: "les raffineries de Petit Couronne et d'Anvers ont été arrêtées en toute sécurité", indique-t-il."La raffinerie de Cressier devrait manquer de stocks de pétrole brut et commencer à être arrêtée la semaine prochaine", ajoute-t-il.

Une affaire politique

En France, les difficultés de Petroplus sont devenues une affaire politique: sept des candidats à la présidentielle se sont rendus à la raffinerie de Petit-Couronne, qui emploie 550 salariés près de Rouen, où l'intersyndicale s'est félicite d'avoir contribué à installer le thème de la "désindustrialisation" dans la campagne.

Petroplus opère sur un marché sinistré en raison des importantes surcapacités existant en Europe dans le secteur. Certains analystes n'ont d'ailleurs pas hésité à parler dès la fin décembre d'un "risque de faillite" accru et d'une "perte totale de la valeur des titres" en Bourse.