UE: l'’intégration, solution à la crise ?

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avec agences , modifié à
La Commission européenne prône une coordination budgétaire et bancaire renforcée.

"Nous sommes à un moment crucial pour l'intégration européenne et même pour l'Union européenne. (...) Nous avons un problème systémique devant nous, nous devons avoir un cap et le maintenir", a solennellement déclaré mercredi José Manuel Barroso devant le Parlement européen à Strasbourg.

Le président de la Commission européenne était devant les députés européens pour présenter les grandes lignes du plan concocté par exécutif de l’UE pour lutter contre la crise de la dette. Son discours a été limpide : le salut de l’Europe passera par une plus grande intégration.

L’intégration budgétaire pour se contrôler mutuellement

Le texte présenté par la Commission européenne prône notamment une "intégration budgétaire et bancaire bien plus solide, s'appuyant sur une gouvernance de la zone euro renforcée".

En clair, la Commission souhaite que l’UE encadre mieux les budgets des États-membres pour leur éviter tout déficit excessif. "Bâtir une union budgétaire" passerait par l’adoption de la règle d’or, mais aussi par une renforcement des pouvoirs de contrôle de la Commission. C'est justement ce que prévoit le Pacte budgétaire en cours de ratification.

L’intégration bancaire pour mutualiser les risques

La crise actuelle étant aussi celle du monde de la finance, José Manuel Barroso a fait de l’intégration bancaire le deuxième volet de son plan. "A l'automne, la Commission pourrait faire des propositions fondamentales pour plus de supervision bancaire et des dépôts de garantie plus intégrés" au niveau européen, a-t-il déclaré.

En clair, une telle politique se traduirait par un contrôle des banques au niveau communautaire et non plus national, ainsi que par une mutualisation des garanties de dépôt : les banques mettrait dans un même pot les cautions nécessaires à leurs opérations.

La France et l'Allemagne sont pour mais...

De telles déclarations risquent de ne pas réjouir les eurosceptiques mais elles vont dans le sens des dernières déclarations faites par la France et l'Allemagne. François Hollande souhaite plus d'Europe, tout comme la chancelière allemande mais à une différence près : seulement si tous se conforment aux mêmes règles. Si ce n'était pas le cas, l'Allemagne a déjà annoncé sa position : elle envisage sérieusement une Europe à deux vitesses.

"Je ne sais pas si l'urgence est bien comprise par toutes les capitales aujourd'hui", a tenu à déclarer José Manuel Barroso, signe de la méfiance des États-membres. Ces derniers se réunissent en sommet les 28 et 29 juin prochain à Bruxelles pour évoquer les derniers soubresauts de l’Espagne et de la Grèce mais aussi pour tenter de se mettre d’accord sur un plan de relance économique.