Paradis fiscaux : Total va rapatrier 9 filiales

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Noémi Marois avec AFP , modifié à
MÉNAGE - Total a publié mercredi la liste de ses 903 filiales qu'il consolide dans ses comptes. Certaines, situées dans des paradis fiscaux, vont être rapatriées.

Total fait un pas vers la transparence. L'entreprise française a publié mercredi la liste complète des 903 filiales qu'il consolide dans ses comptes et a annoncé son souhait d'en rapatrier certaines, situées dans des paradis fiscaux comme les Bermudes, les Caïmans ou les îles Vierges. 

Transparence. Le directeur général du géant pétrolier, Patrick Pouyanné l'avait annoncé en janvier. La liste de ces filiales est désormais rendue publique et Total "travaille au retrait effectif" d'ici fin 2016 de 9 d'entre elles situées dans des paradis fiscaux. Jusqu'ici le groupe publiait une liste partielle de 200 de ses filiales. 

"Parce que nous avons à cœur de dissiper tout malentendu qu'une publication partielle a pu générer, il nous a paru utile de mettre à disposition de chacun la liste exhaustive de nos filiales, de leurs pays d'immatriculation et de leurs pays d'opération", a indiqué Patrick Pouyanné, cité dans un communiqué.

Mais le groupe précise que des limites existent à cet exercice, "notamment dans les cas où Total n'est pas l'actionnaire décisionnaire dans les sociétés en question". C'est ainsi que 10 filiales situées actuellement dans des paradis fiscaux ne peuvent pas être pour le moment retirées.

"14 filiales retirées depuis 2012. Total en a profité pour rappeler certains de ses engagements. Il n'implante plus actuellement de filiales "dans des pays considérés comme des paradis fiscaux" et "poursuit autant que possible le mouvement de retrait des filiales localisées dans ces pays". Total annonce que "depuis 2012", "14 filiales ont déjà été retirées". 

En 2009, Christophe de Margerie, ancien dirigeant de Total, avait reconnu l'existence de filiales dans des paradis fiscaux mais ajouté aussi qu'elles étaient connus de l'Etat français. Il avait concédé que Total "pouvait vivre sans" puisqu'"ils nous facilitent juste la vie sur le plan administratif". Cependant, "ce serait compliqué parce que toutes les sociétés internationales utilisent ce système". 

OCDE en lutte contre l'évasion fiscale. Cette décision intervient alors que l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a fait de la lutte contre l'optimisation fiscale une de ses priorités. En octobre dernier, sous l'égide de cette institution, plus de quatre-vingts pays ont accepté de mettre en place un échange automatique d'informations financières d'ici à 2017-2018, avec pour objectif que chaque administration fiscale ait connaissance des avoirs financiers placés à l'étranger par les contribuables dont elle a la charge.

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