Tilly-Sabco, dernière victime du secteur volailler

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Noémi Marois et avec agences , modifié à
EMPLOI - Le volailler Tilly-Sabco a été placé lundi en cessation de paiement et espère un repreneur.

Après Doux, c'est au tour du volailler Tilly-Sabco de toucher le fond. L'entreprise basée dans le Finistère a été placée en cessation de paiement lundi, a annoncé son Pdg Daniel Sauvaget. Ce dernier s'est dit "contraint d'effectuer une déclaration de cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Brest", à l'issue d'un Comité central d'entreprise au siège de l'entreprise à Guerlesquin. 

Le nouvel objectif : "sauver le maximum d'emplois". "Compte tenu que nous n'avons pas pu conduire à son terme le plan de continuation en cours, (j'ai indiqué) que nous passerions directement en procédure de liquidation et que je sollicitais du tribunal de commerce de Brest une poursuite d'activité pour permettre l'émergence de projets de reprise les plus aboutis qui permettent de sauver le maximum d'emplois sur le site", a précisé Daniel Sauvaget. Sans oublier tous les éleveurs qui fournissent l'entreprise. Le PDG a ajouté avoir sollicité une poursuite d'activité "grâce au soutien de son principal client saoudien, le groupe Abbar", selon un communiqué. Le tribunal devrait statuer sur ces questions dans les prochains jours, voire dès mardi, selon une source syndicale. 

Pour les salariés, présents à la réunion, l'annonce de la cessation de paiement a fait l'effet d'un choc. L'entreprise emploie actuellement 340 personnes et en fait travailler indirectement 1.000 autres.

Un scenario similaire à Doux. Spécialisé comme son concurrent Doux, qui sort tout juste d'une longue période de redressement judiciaire, dans la production de poulets destinés à 80% au marché du Moyen-Orient, l'abattoir de Guerlesquin a subi de plein fouet la fin des aides européennes à l'exportation décidée en juillet 2013. Face à la concurrence brésilienne et à la dévaluation du real, les pertes de la société étaient estimées un an plus tard à quelque 320 euros la tonne de volailles vendue sur le marché du Moyen-Orient, soit près de 200.000 euros pour 450.000 poulets abattus par semaine sur les chaînes de Tilly-Sabco.

Malgré les 15 millions d'euros dégagés par la France fin 2013 pour aider la filière, les difficultés de Tilly ont pris un tour critique cet été quand Nutréa, principal fournisseur de poussins pour les éleveurs qui envoient leurs poulets à l'abattoir Tilly-Sabco, a cessé de les livrer faute d'assurances de paiement.

La parité euro-dollar plus favorable ces dernières semaines et une moindre pression commerciale des producteurs brésiliens sur ce Moyen-Orient n'ont pas permis de relancer l'activité de l'abattoir qui tourne au ralenti depuis plusieurs mois.

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