Textile : les marques haut-de-gamme relocalisent

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avec AFP

Si les marques de vêtements haut de gamme ont été très nombreuses, elles aussi, à délocaliser leur fabrication, certaines ont décidé de continuer de produire ou même de revenir en France et y voient de nombreux avantages, malgré le coût que cela peut représenter.

"Réindustrialisation: utopie ou réalité?". Le thème était au centre d'une table ronde organisée au Festival international de la mode et de la photographie de Hyères (Var), qui se termine dimanche. Des professionnels du secteur se sont livré à l'exercice, après la présentation d'un "tableau industriel morose" par le modérateur Laurent Raoul, professeur à l'Institut français de la mode (IFM).

En 1977, le secteur de l'habillement représentait 650.000 emplois en France. Il n'y en avait plus que 250.000 en 1997, puis 90.000 en 2010. Les marques ont délocalisé la production, en raison bien sûr du coût horaire de la main d'oeuvre: 30 dollars en France, 21-22 en Italie du sud, 3 au Maroc et 0,3 au Bangladesh, rapporte-t-il, citant des chiffres du cabinet Werner.

Pourtant certains continuent de produire en France et insistent sur la nécessité de maintenir et même développer un tissu industriel français. Hermès produit environ 70% de son prêt-à-porter dans l'Hexagone, le reste venant d'Italie, confie Corinne Fénéon, directrice du métier prêt-à-porter féminin dans cette prestigieuse maison. . "Pour que le prix soit compris par le client, où qu'il soit dans le monde, il faut qu'il y ait ce 'Made in France' ", dit-elle, soulignant que Hermès fait du très haut de gamme.

Mais le phénomène de relocalisation touche aussi des marques moins prestigieuses : Petit Bateau aussi a fait le choix du "Made in France". Ou du moins en partie. Leur site de production de Troyes (Aube) compte 1.100 salariés, ce qui fait de la marque "l'un des premiers employeurs textile en France". "On a réussi à rendre ce choix rentable", se félicite Patrick Pergament, directeur général de Petit Bateau. Mais pour cela, la marque s'appuie aussi sur des usines au Maroc et en Tunisie. "Si on n'avait pas fait le choix d'avoir ces usines, on aurait zéro emplois en France aujourd'hui", affirme-t-il.