En déplacement jeudi en Haute-Savoie, Bruno Le Maire a annoncé le report de la suppression de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. 1:45
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Margaux Fodéré // Crédit photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP
En déplacement jeudi en Haute-Savoie, Bruno Le Maire a annoncé le report de la suppression de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. La première moitié a été supprimée cette année. La deuxième devait l’être en 2024, mais le gouvernement, à la recherche d’économies, a décidé de l’échelonner jusqu’à 2027. Une mauvaise nouvelle pour les entreprises françaises.

Le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, était jeudi à Annecy, en Haute-Savoie, pour présenter ses priorités économiques pour les mois à venir, et sa volonté de poursuivre une politique de l’offre, favorable aux entreprises.

Pourtant, l’annonce qui restera de cette journée, c’est le report de la suppression de la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises. La première moitié a été supprimée cette année. La deuxième devait l’être en 2024, mais le gouvernement, à la recherche d’économies, a décidé de l’échelonner jusqu’à 2027. Une déception pour les entreprises françaises, en particulier celles qui exportent. 

Une perte de compétitivité

Bien qu'ils aient fortement baissé ces dernières années, les impôts de production, dont la CVAE, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, restent élevés dans l’Hexagone. Si bien que produire en France est plus cher qu’ailleurs en Europe.

"Dès lors que les impôts de production, en France, sont deux fois supérieurs à la moyenne européenne, nos entreprises sont moins compétitives. Elles peuvent moins aller sur les marchés internationaux et elles subissent la concurrence des entreprises étrangères en France qui supportent beaucoup moins d’impôts", détaille Frédéric Coirier, co-président du METI, le mouvement des Entreprises de Taille Intermédiaire.

Les entreprises industrielles impactées

Surtout, de par sa structure, la CVAE pénalise particulièrement les entreprises industrielles. À un moment où la France essaie de relocaliser sa production. "C’est paradoxal. Ce n’est peut-être pas l’appareil productif qu’il faudrait pénaliser dans un contexte où on veut ré industrialiser la France, et regagner de la souveraineté en termes de production et d’autonomie stratégiques", explique Olivier Redoulès, directeur des études chez Rexecode.

D’après le METI, certaines entreprises avaient déjà anticipé la suppression totale de la CVAE en 2024 et avaient ainsi lancé des plans d’investissement. Ce nouveau report pourrait donc remettre en cause leurs perspectives de développement.