SeaFrance : la décision encore reportée

Le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision sur l'attribution des actifs de la compagnie.
Le tribunal de commerce de Paris doit rendre sa décision sur l'attribution des actifs de la compagnie. © MaxPPP
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avec AFP et Lionel Gougelot , modifié à
Le tribunal de commerce de Paris devait se prononcer jeudi sur l'attribution des actifs de la compagnie.

Les anciens salariés de SeaFrance attendent fébrilement la décision du tribunal de commerce de Paris. Alors qu'une décision était initialement attendue mardi, puis jeudi, l'annonce du candidat choisi pour reprendre les actifs de SeaFrance devrait avoir finalement lieu pas avant lundi.

"Contre toute attente, la décision du tribunal de commerce de Paris concernant la vente des navires de SeaFrance ne sera pas rendue aujourd'hui (jeudi, ndlr)", a indiqué une source proche de la procédure, qui évoque un "report à lundi" de la décision.

Les marins espèrent que leur compagnie pourra renaître de ses cendres.

Trois offres en lice

Trois offres ont été déposées avant la date limite du 10 mai. La plus importante est issue du groupe EuroTunnel, qui propose 65 millions d'euros pour reprendre la globalité des actifs corporels et incorporels de la compagnie transmanche - soit les trois navires détenus par SeaFrance et l'embauche de plus de 500 personnes. Le consortium Louis-Dreyfus/DFDS propose de son côté 30 millions d'euros pour le navire Berlioz ou 25 millions d'euros pour le Rodin, s'il n'est autorisé à en racheter qu'un.

Ce consortium - qui exploite déjà deux navires sur la ligne Calais-Douvres sur laquelle opérait SeaFrance - a également offert d'acheter les deux navires ensemble pour 50 millions d'euros. La troisième offre est celle du groupe suédois Stena Line, qui souhaite acquérir un seul navire, le Rodin, pour la somme de 30 millions d'euros.

"On peut faire repartir un nouveau SeaFrance"

Les anciens salariés espèrent que l'offre d'EuroTunnel, qui promet une relance de l'activité dès cet été, sera choisie. "On nous a toujours dit que c'était impossible. Et voir aujourd'hui qu'on peut faire repartir un nouveau SeaFrance, c'est très fort", assure Stéphane, un des anciens salariés.

De leur côté, les militants de la CFDT planchent toujours sur leur projet de coopérative ouvrière qui pourrait se greffer à la nouvelle société d'exploitation qui serait créée par EuroTunnel. "Ce n'est pas le retour de SeaFrance dans la version où elle existait jusqu'au 9 janvier. Mais c'est quelques chose qui y ressemble avec les navires de SeaFrance, essentiellement le personnel de SeaFrance et un savoir-faire qui ne demande qu'à se redévelopper. Mais c'est aussi un redémarrage à zéro : c'est une société qui est nouvelle, avec tout à remettre en oeuve", estime Philippe Parisot, l'un des porteurs du projet.

SeaFrance, qui, avant sa liquidation le 9 janvier, employait 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni, exploitait quatre navires entre Calais et Douvres, dont trois - le Berlioz, le Rodin et le Nord-Pas-de-Calais - lui appartenaient. Ces bateaux ont été estimés à une valeur totale comprise entre 150 et 200 millions d'euros.