Sarkozy et Hollande sont à découvert

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G.V. avec agences
Leurs programmes sont clairement sous-financés selon les estimations de l’Institut Montaigne.

Lorsqu’ils sont attaqués par leurs concurrents pour leur manque de mesures ambitieuses, les deux principaux candidats leur répondent souvent que leurs projets sont réalistes, raisonnables et surtout financés. Recettes en hausse, budgets allégés, nouvelles mesures, etc. : les équipes de l’UMP et du PS ont en effet chiffré chacune de leurs mesures pour arriver à un budget annoncé à l’équilibre. Ou presque...

Face à cette avalanche de chiffres, l’Institut Montaigne a en effet sorti sa calculette et fait les comptes à sa manière. Bilan : Nicolas Sarkozy et François Hollande ont surestimé certains chiffres et présentent chacun des programmes sous-financés.

Nicolas Sarkozy : il manque 20% du budget

L’Institut Montaigne a chiffré le coût et les économies induites par chacune des promesses du candidat. En faisant ses propres calculs, l’institut, d’orientation libérale, arrive à une différence d’environ 12 milliards, soit tout de même une erreur de chiffrage de 20%.

Pour arriver à ce chiffre, l’institut a identifié les mesures qui coûteraient plus cher qu’annoncé par l’UMP : la création de 24.000 places de prison, l’exonération de charges pour l’embauche de chômeurs de plus de 55 ans ou encore l’exonération de charges pour les travailleurs indépendants n’ayant réalisé aucun chiffre d’affaires.

Pour compléter son étude, l’institut a également listé les mesures d’économies annoncées et certaines devraient, à ses yeux, rapporter moins que prévu. Ainsi, la poursuite du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, élément phare du projet du candidat UMP, permettrait de réaliser une économie de 4 milliards d'euros à l'horizon 2017, au lieu des 7 milliards annoncés par Nicolas Sarkozy.

François Hollande : une erreur de 9%

En appliquant la même méthode au programme du candidat socialiste, l’Institut Montaigne a estimé que le programme du candidat socialiste était lui aussi déficitaire, avec un chiffrage sous-estimé de 9%.

Selon ses calculs, les recettes fiscales escomptées par François Hollande rapporteraient 40,5 milliards par an, au lieu des 44,5 milliards d'euros affichés. Ce "think tank" libéral estimait par ailleurs que les dépenses nouvelles non chiffrées par le candidat feraient grimper la facture de 20%.

Tous ces calculs se heurtent néanmoins à une limite de taille : les candidats ont dévoilé de nouvelles mesures au fil de la campagne. Ce sont autant de nouvelles promesses, parfois pas du tout chiffrées, qui hypothèquent les calculs de l’Institut Montaigne.