Rossignol : relocalisation réussie

L'équimentier Rossignol renoue avec les bénéfices après une relocalisation d'une partie de sa production en France.
L'équimentier Rossignol renoue avec les bénéfices après une relocalisation d'une partie de sa production en France. © REUTERS
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Tugdual de Dieuleveult avec AFP , modifié à
Le fabricant de ski a renoué avec le profit après avoir rapatrié en France une partie de sa production.

Rossignol est désormais plus flexible et plus réactif. C’est le constat que fait l’entreprise après avoir ramené une partie de sa production en France. L’équipementier, qui avait subi de lourdes pertes en 2005, avait d'abord choisi de délocaliser une partie de sa production en Asie. 60.000 paires de skis juniors étaient alors produites chez un sous-traitant taïwanais.

Puis, en 2010, la société avait finalement annoncé sa relocalisation en Haute-Savoie ainsi qu’un plan d’investissement de près de 10 millions d’euros. La nouvelle de cette relocalisation en France avait suscité un grand soulagement parmi les salariés, qui craignaient de voir leur usine fermer ses portes. Depuis la disparition de l'usine Salomon à Rumilly (Haute-Savoie) en 2008, ce site était en effet le dernier à fabriquer des skis en France.

Création d’emplois

En à peine plus d'un an, la nouvelle stratégie de l'entreprise a payé. Le premier bénéfice de cette relocalisation, ce sont les emplois. Cette stratégie de retour sur le territoire national a permis d’en créer 20 dans une usine qui compte 198 salariés. Par ailleurs, "économiquement, ça tient la route. On tient nos objectifs de coûts de production et on livre mieux que l'an dernier", assure Mimmo Salerno, directeur de l'usine de Sallanches, qui entend bien prolonger le mouvement en 2012.

"Ce n'était pas beaucoup plus cher de produire en France car le coût du ski est à 80% constitué par le coût de la matière, qui nous vient d'Europe", enchérit le directeur de l'usine.

"On est sur la pente ascendante"

Le groupe, avec cette relocalisation, gagne en termes de qualité, de flexibilité et de réactivité. "On adapte plus facilement l'outil de production en Europe que dans des usines asiatiques", affirme le dirigeant, qui souligne que la production peut tripler entre février et juillet pour faire face à l'afflux de commandes.

"Ici, il nous faut deux mois entre une commande et sa livraison. En Asie, il nous en faudrait six", indique Mimmo Salerno. Mais "on est loin du compte par rapport à nos heures de gloire des années 1998-99", quand l'usine fabriquait 600.000 paires de skis par an et employait 600 personnes, nuance-t-il.

D'un point de vue financier, le pari a été gagnant : Rossignol a dégagé un bénéfice net de 3 millions d'euros lors de son exercice 2010-2011, contre une perte de 94 millions d'euros deux ans plus tôt. "On est sur la pente ascendante. Nos actionnaires investissent et croient en notre métier", approuve Patrick Pierson, de la CGT.

"La sera production doublée en trois ans"

Afin d'appuyer son développement, Rossignol prévoit d’investir 3,3 millions d'euros pour rénover les machines de finition des skis du site haut-savoyard. "Nos outils de production, en particulier en France, seront parmi les plus performants au monde et notre capacité de production instantanée décuplée", s’était félicité, en mai dernier, Bruno Cercley, président du groupe Rossignol dans un entretien accordé à La Tribune.

Et le groupe entend continuer sur cette lancée en relocalisant encore au moins 40.000 paires de skis d'ici à la fin 2012. "On aura doublé la production en trois ans", se félicite encore Mimmo Salerno