Retraites : un texte à l'automne

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Nicolas Sarkozy a dit avoir "le devoir de sauver le régime des retraites".

"Je vous propose que cette concertation (...) puisse commencer début avril en lien avec les travaux du Cor (conseil d'orientation des retraites, ndlr)", a proposé lundi Nicolas Sarkozy aux partenaires sociaux en ouverture du "sommet social" convoqué à l'Elysée, à propos de la réforme des retraites.

"J'ai entendu certains demander si la réforme sera achevée en juillet ou à l'automne ou encore à l'hiver. Nous prendrons tout le temps nécessaire pour dialoguer pour que les positions de chacun soient parfaitement comprises, pour que les Français soient clairement informés des enjeux et des solutions", a assuré le chef de l'Etat. "En tout état de cause, celle-ci ne sera pas adoptée par le Parlement en juillet. Je veux un débat approfondi, qui ne s'enlise pas, qui ne s'éternise pas, mais qui prendra le temps qu'il faut. Il n'est pas question de passer en force", a-t-il souligné.

Décisions prises à l'automne

"Les décisions seront prises au début de l'automne", a déclaré le chef de l'Etat, qui a annoncé un texte pour septembre. "Xavier Darcos et Eric Woerth vont entamer les négociations avec partenaires sociaux à partir du mois d’avril. Et en septembre, le gouvernement déposera un texte", a déclaré Nicolas Sarkozy à l’issue du sommet.

Nicolas Sarkozy, qui a répété ces dernières semaines sa volonté de faire adopter la réforme des retraites "avant la fin 2010", a affirmé que celle-ci était "trop importante pour qu'elle ne soit pas conduite de manière concertée, ouverte et sur la base d'un diagnostic partagé". "Je ne veux pas que les générations qui viennent paient parce que nous aurions manqué de courage", a-t-il dit.

"Il y a des rendez-vous qu'on ne peut pas différer", a-t-il insisté. Nicolas Sarkozy a ajouté avoir "le devoir de sauver le régime des retraites".

Le scepticisme des syndicats

Après plusieurs "fuites" dans la presse prêtant la volonté à Nicolas Sarkozy de boucler la réforme par une loi au parlement dès le mois de juillet, six organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) avaient averti qu'elles refuseraient une "mascarade de concertation".

Le chef de l'Etat n'a jusque-là pas dévoilé ses intentions en la matière mais plusieurs ministres ont laissé entendre ces dernières semaines que le gouvernement privilégiait deux pistes : le recul de l'âge légal de départ en retraite et l'allongement de la durée d'activité. La plupart des syndicats se sont d'ores et déjà déclarés hostiles à ces deux pistes. "Jamais nous ne transigerons sur l'âge légal de départ en retraite et sur l'allongement de la durée de cotisation", a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.

- Êtes-vous sceptique sur la mise en place d'une concertation sociale sur les retraites ?