Rémunération de Carlos Tavares : "un véritable scandale" pour les syndicats

Les syndicats s'insurgent contre l'augmentation de la rémunération de Carlos Tavares (à droite)
Les syndicats s'insurgent contre l'augmentation de la rémunération de Carlos Tavares (à droite) © ERIC FEFERBERG / AFP
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avec François Geffrier , modifié à
CFDT et CGT s'insurgent contre la rémunération du patron de PSA Peugeot Citroën, qui a presque doublé en 2015. Les représentants de l'Etat ont voté contre cette augmentation.

Cinq jours après la publication de la rémunération du président du directoire du groupe automobile PSA Peugeot Citroën, le sujet n'a pas fini de faire débat. Carlos Tavares a gagné 5,24 millions d'euros en 2015, soit près de deux fois plus que l'année précédente (2,75 millions). Le conseil de surveillance du groupe a estimé que le patron "avait rempli ses objectifs 2015 à hauteur de 99% et lui a attribué une rémunération variable de 1,93 million d'euros", précisait le communiqué.

L'exécutif vote contre. Mardi, Bercy a confirmé une information des Echos, selon laquelle les deux représentants de l'Etat au conseil d'administration de PSA se sont opposés à la hausse de la rémunération du patron du groupe. L'exécutif recommande "une baisse de 30% de la rémunération du dirigeant" dans les entreprise où il dispose d'une participation minoritaire, précise le quotidien.

14.500 euros par jour. Et l'Etat n'est pas le seul à émettre des réserves. Si Carlos Tavares a bien redressé la situation économique de l'entreprise avant même le délai qu'il s'était fixé - PSA Peugeot Citroën a divisé par quatre sa perte nette en 2014 -, les syndicats dénoncent un partage inégal des fruits de ce succès. "Quand on sait que les salariés ont eu une augmentation générale de 8 euros nets par mois, que ce soit pour les ouvriers ou les techniciens, et que monsieur Tavares va tourner à environ 14.500 Euros par jour, samedi et dimanche compris, c'est un véritable scandale", a réagi le délégué syndical central CGT de PSA, Jean-Pierre Mercier, au micro d'Europe 1.

"Beaucoup de mal à la cohésion sociale". "On a produit toutes ces richesses et on n'a absolument rien en retour", a dénoncé Jean-Pierre Mercier. Même son de cloche à la CFDT, dont le secrétaire général Laurent Berger a estimé dimanche sur BFM que "ce style de salaire fait beaucoup de mal à la cohésion sociale" et que les salariés avaient aussi "grandement" contribué au redressement du groupe automobile.

Appel à la grève. Laurent Berger a appelé à "la décence", jugeant qu'une législation pour plafonner les salaires des dirigeants n'était pas forcément la bonne réponse. "Je rêverais d'un comportement individuel qui permette d'y renoncer", a-t-il dit. Jean-Pierre Mercier a, lui, estimé qu'il fallait "descendre dans la rue et faire grève, le plus nombreux possible."