Réforme du travail : nouvelle négociation dans le transport routier

Syndicats et patronat du secteur des transport se réunissent mercredi
Syndicats et patronat du secteur des transport se réunissent mercredi © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Syndicats et patronat du transport se sont retrouvés sous la houlette du ministère des Transports pour négocier l'application de la réforme du droit du travail à la suite de laquelle les chauffeurs craignent de perdre une partie de leurs revenus.

Syndicats et patronat du transport routier se sont retrouvés mercredi, près d'une semaine après une rencontre houleuse, pour négocier l'application de la réforme du droit du travail. Les syndicats de routiers s'inquiètent d'une possible baisse de la rémunération des chauffeurs.

Menace d'une nouvelle grève. Une commission mixte paritaire a débuté à 9h45 au ministère de la Transition écologique, en présence des syndicats (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) et fédérations d'employeurs (OTRE, FNTR, TLF, Unostra...). La séance a été ouverte par le directeur de cabinet de la ministre des Transports Elisabeth Borne, a précisé la CGT. Cette nouvelle rencontre, après celle tenue jeudi sous la tutelle de la ministre, intervient sous la menace d'une grève de la CFDT et la CFTC le 10 octobre, et après un mouvement mené par la CGT et FO.

"Défendre la feuille de paye" des routiers. Les syndicats ont pour mandat de "défendre la feuille de paie" des chauffeurs routiers, attaquée par les ordonnances réformant le code du travail, a indiqué avant la réunion Patrice Clos (FO). "On veut sortir du ministère avec un texte écrit, pas des paroles", a prévenu Jérôme Vérité (CGT).

Les syndicats redoutent que des éléments de rémunération (13ème mois dans le transport de voyageurs, majoration des heures de nuit, primes diverses...) qui représentent une part conséquente du salaire des routiers, soient remis en cause par accords d'entreprise, notamment dans les TPE et PME où la concurrence est forte. La CFDT-Route, premier syndicat de la profession, demande "que l'accord de branche prime de façon 'exclusive' sur l'accord d'entreprise dans tous les domaines".

Le patronat se veut rassurant. Les organisations patronales évoquent de leur côté des "inquiétudes injustifiées", notamment à propos des frais de déplacement (repas, hébergement, etc.). "Il n'y a aucune raison qu'ils ne demeurent pas la prérogative exclusive de la branche" et "ils ne doivent en aucun cas être remis en cause", ont assuré la FNTR et TLF, en précisant que "l'Administration devra cependant apporter une garantie formelle sur les exonérations fiscales et sociales".

Sur ce sujet, "le gouvernement doit forcément entrer dans le jeu" car la problématique repose sur l'écriture des ordonnances, et non sur une opposition entre syndicats et patronat, a reconnu Jérôme Vérité. En revanche, sur la question des primes, il faut trouver avec le patronat "un accord pour préciser ce que sont les minima conventionnels", auxquels il est impossible de déroger, a-t-il précisé.