Record : 27,16% de chômeurs en Espagne

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Sophie Amsili , modifié à
LE CHIFFRE - Plus d'un jeune sur deux cherche un emploi, selon des statistiques officielles.

Les chiffres sont édifiants : l'Espagne compte désormais plus de 6 millions de demandeurs d'emplois, dont plus de 230.000 personnes se sont ajoutées sur le seul premier trimestre 2013. Le taux de chômage atteint le seuil historique de 27,16%. Dans près de 2 millions de foyers (sur les 17 millions que compte le pays), tous les membres sont au chômage.

C'est cet état des lieux très sombre du marché de l'emploi en Espagne qu'a dressé jeudi l'Institut national de la statistique. La quatrième économie de la zone euro, soumise à une cure de rigueur sans précédent, se maintient ainsi au deuxième rang des pays les plus touchés par le chômage dans la région. Elle talonne la Grèce qui comptait 27,2% de chômeurs en janvier.

Fuite des cerveaux. Les jeunes sont particulièrement touchés. 57,22% des actifs de 16 à 24 ans sont en recherche d'emploi (contre 55,13% fin 2012). De nombreux Espagnols fraîchement diplômés sont ainsi poussés au départ. En 2012, 68% d'entre eux se disaient ainsi prêts à partir à l'étranger, selon l'Eurobaromètre de la Commission européenne cité par Les Echos.

Débat sur l'austérité. Les économistes s'attendaient à un taux moins élevé, autour de 26,5%. "Ces chiffres sont pires que prévu et illustrent la gravité de la situation économique en Espagne ainsi que le décalage choquant entre l'économie réelle et la finance", a commenté José Luis Martinez, responsable de la stratégie de la banque Citi à Madrid. D'autant que, alors que le nombre de chômeurs continue de grimper, les taux d'emprunt espagnols à 10 ans sont, eux, tombés à leur plus bas niveau depuis février 2010, ce qui permet à Madrid de se financer pour moins cher.

Ces mauvais chiffres de l'emploi interviennent, de plus, en plein débat sur l'austérité en Europe. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a reconnu que "les politiques actuelles ont atteint leurs limites à bien des égards" et a même plaidé pour "un minimum de soutien politique et social". Ce que demandent les manifestants qui défilent régulièrement dans les grandes villes d'Espagne.