Rapport Cotis : tableau contrasté du partage des profits

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le rapport Cotis, remis mercredi à Nicolas Sarkozy, conclut à une part "plutôt stable" des salaires dans la valeur ajoutée depuis 20 ans en France et à un accroissement des inégalités salariales.

Commandé par le chef de l'Etat après le sommet social du 18 février, le rapport de Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee, a été remis mercredi à Nicolas Sarkozy. Le président de la République souhaite désormais sur la base de ce texte que "les partenaires sociaux lui fassent part des conclusions de leurs discussions avant le 15 juillet prochain". Ce rapport analyse "le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunération en France" depuis 20 ans. Conclusion : "la part des salaires dans la richesse produite chaque année est globalement plutôt stable" en France depuis la fin des années 1980.

En revanche, "la croissance des salaires nets depuis 20 ans est extrêmement faible" en raison de la faible croissance économique, de l'impact accru des cotisations sociales et de la montée des emplois précaires, note aussi le rapport. Les écarts de salaires se sont creusés, avec notamment une forte accélération dans la dernière décennie pour les 1% ou les 1 pour mille les mieux payés.

Les syndicats ont d'ores et déjà réagi en appelant le patronat et le gouvernement à "corriger ces déséquilibres" avec notamment l'abrogation du bouclier fiscal.

Quant au montant des dividendes versés aux actionnaires, il a quasiment quintuplé depuis 1993, relève également le directeur général de l'Insee. Les profits vont pour un peu plus d'un tiers aux revenus du capital (36%), pour une grosse moitié à l'investissement (57%) et le reste à la participation et l'intéressement (7%), selon le texte, qui pointe de fortes différences entre grandes entreprises et PME.

L'idée du partage en trois tiers des profits -un tiers aux actionnaires, un tiers aux salariés et le dernier à l'investissement-, soutenue en février par Nicolas Sarkozy, ne résiste pas à la réalité du fonctionnement des entreprises. Sur ce point, le rapport Cotis va donc dans le sens du Medef, qui s'oppose à ce type de partage. Selon l'organisation patronale, les entreprises "n'ont pas à rougir de la façon dont est répartie en France la valeur ajoutée", prenant l'exemple de l'Allemagne où la part des salaires dans la valeur ajoutée a chuté depuis 20 ans.