Quatrième semaine de grève dans un hôpital psychiatrique de Rennes

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Des mouvements de grève semblables à celui de Rennes ont eu lieu ces derniers mois dans plusieurs hôpitaux psychiatriques. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Le personnel du centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes déplore la dégradation de ses conditions de travail et de l'accueil des patients en raison d'une politique budgétaire d'austérité.

Le mouvement de grève au centre hospitalier Guillaume-Régnier de Rennes, spécialisé en psychiatrie, est entré lundi dans sa quatrième semaine, selon le syndicat Sud-Santé. Les grévistes protestent contre "la dégradation des conditions de travail" du personnel et des "conditions d'accueil des patients". Depuis le 7 novembre, ils se relaient jour et nuit, du lundi au vendredi, sous une tente dressée devant l'accueil de l'établissement, pour dénoncer une "situation inacceptable" à leurs yeux.

Politique d'austérité. "Manque de lits, burn-out, manque d'agents pour assurer les soins en sécurité", pointe notamment du doigt Sud-Santé, citant les exemples de "patients accueillis sur des chaises pendant des heures" ou de "chambres dont la température est tellement froide que même quatre couvertures ne suffisent pas à se réchauffer". "On subit de plein fouet les politiques d'austérité. Et au-delà de l'épuisement professionnel des agents, c'est la qualité des soins qui est attaquée", souligne Jacques Mény, secrétaire de Sud-Santé pour l'établissement.

La direction affirme de son côté mener depuis plusieurs années "un travail de fond sur le processus d'admission des patients pour améliorer la gestion des lits". Des efforts qui auraient permis selon elle "une amélioration de la situation". Le directeur de l'établissement rennais, Bernard Garin, reconnaît cependant devoir composer avec un "contexte budgétaire extrêmement serré". "Notre dotation annuelle de fonctionnement est stable depuis trois-quatre ans alors que les charges de personnel augmentent. Et à cela s'ajoute le gel des crédits gouvernementaux", indique-t-il.

"Un plan psychiatrie" à l'étude. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé mardi dernier, lors d'une rencontre avec la presse à Paris, que la "santé mentale" était un "sujet majeur" souvent oublié "des différents plans". Elle a dit "réfléchir à un plan psychiatrie" et doit organiser prochainement "un premier débat avec l'ensemble des représentants" du secteur pour "discuter de l'avenir parce qu'(elle) en fai(t) une priorité au ministère". Des mouvements de grève semblables à celui de Rennes ont eu lieu ces derniers mois, notamment dans des hôpitaux psychiatriques d'Allonnes (Sarthe), Amiens (Somme), Bourges (Cher) et Cadillac (Gironde).