Quand l'armée loue ses avions pour renflouer ses comptes

Jean-Yves Le Drian devant l'A400M, le jour de la présentation de cet avion de ravitaillement.
Jean-Yves Le Drian devant l'A400M, le jour de la présentation de cet avion de ravitaillement. © Reuters
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INNOVATION - Le gouvernement veut créer une nouvelle sorte de société pour acheter du matériel  militaire qu'elles loueront ensuite.

L'innovation militaire n'a pas de limites. Mais cette fois, ce n'est pas une nouvelle arme que viennent de concevoir  les cerveaux de la Défense. Le gouvernement veut créer de nouvelles sociétés de location, dont le but sera d'acheter du matériel militaire pour ensuite les louer à l'armée française, et peut-être même aux armées étrangères. Le principe, censé échelonner les coûts, a été décidé par Bercy et le ministère de la Défense, selon Les Echos, et même validé par François Hollande, selon La Tribune. Le but : une mise en place avant le 14 juillet 2015.

Comment ça fonctionne ? Le principe est simple : l'Etat capitalisera une société de location qui achètera du matériel à l'armée française ou aux armateurs. Le but : apporter de l'argent frais au ministère de la Défense, qui doit notamment trouver 2,1 milliards pour boucler son budget pour 2015. Cette société de location louera ensuite ce matériel à l'armée française, qui échelonnera le paiement.  C'est "en quelque sorte un crédit revolving avec un loyer payé sur plusieurs mois", explique à La Tribune Laurent Collet-Billon, le Délégué général pour l'armement (DGA), qui gère la conception, l'achat et l'évaluation du matériel militaire pour le ministère.

Des frais à la seule charge de l'Etat français? Selon Le Figaro, le matériel pourrait également être loué à d'autres armées que l'armée française, afin de mutualiser les coûts. En outre, si dans un premier temps, pour des raisons de calendrier serré, ces sociétés seront entièrement capitalisées par des fonds publics, le gouvernement veut ensuite ouvrir ces sociétés aux armateurs privés, et pourquoi pas à des fonds d'investissement étrangers.

Mais "ces solutions innovantes nécessiteront évidemment de régler de nombreuses questions techniques, ainsi qu'en matière industrielle, juridique et financière", prévient déjà le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, cité par Les Echos.  

Quels matériels seront concernés ? Aucune liste de matériel n'a, pour l'heure, été officiellement établie. Mais le ministère prévient d'ores et déjà : l'armée ne peut pas céder ses armes les plus puissantes, comme les tanks, les avions ou hélicoptères de combat et autres canons d'artillerie. Devraient donc être concernés les avions de transport et de patrouille maritime ou les navires de surveillance par exemple.