Publicis-Omnicom, un mariage top-secret

© Reuters
  • Copié
Sophie Amsili avec Pascal Berthelot , modifié à
L'union des géants de la pub a été gardée secrète grâce à une stratégie digne d'un film d'espionnage.

Le mariage a été scellé dans le plus grand secret et annoncé un dimanche d'été. Le français Publicis et l'américain Omnicom ont annoncé dimanche leur fusion pour former le nouveau numéro 1 mondial de la publicité. Une opération colossale qui représente un chiffre d'affaires total de 17,7 milliards d'euros et qui pèse en Bourse quelque 26,5 milliards d'euros. Vu l'enjeu, la discrétion était de mise.

Opération "Color". Le secret a été gardé grâce à un subterfuge digne d'un film d'espionnage. Pendant tous les échanges qui précédait la fusion, l'opération était désignée par le nom de code "Color" et tous les protagonistes étaient identifiés par une couleur en anglais, selon le quotidien Les Echos qui relate les coulisses de l'opération. Maurice Lévy, le patron de Publicis, devenait ainsi "Purple" (violet). Le patron d'Omnicom, l'américain John Wren, était, lui, surnommé "Orange". Elisabeth Badinter, fille du fondateur de Publicis et premier actionnaire de celui-ci, était quant à elle appelée "Blue" (bleu).

Une poignée de cadres informés. Quelques heures avant l'annonce, seule une poignée de cadres au sein de Publicis et d'Omnicom était dans la confidence. "La plupart des managers ont été informés ces derniers jours", indique Les Echos. "Côté clients, les patrons d’Omnicom et de Publicis ont pris leur téléphone le week-end dernier pour informer les plus importants d’entre eux. Quant aux politiques, ils avaient été sondés à l’occasion de quelques coups de fil informels passés également ces derniers jours."

 

Pendant six mois, les protagonistes de cette fusion ont ainsi échangé en toute confidentialité. Jusqu'à samedi où plusieurs médias, dont le Monde et le Financial Times, ont évoqué des négociations entre les deux groupes avant l'annonce officielle, dimanche en début d'après midi.