Guerre en Ukraine : pourquoi plusieurs entreprises françaises hésitent à quitter la Russie ?

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Depuis le début de la guerre en Ukraine, les entreprises françaises tentent de quitter la Russie. © KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP
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Carole Ferry, édité par Thibault Nadal , modifié à
Depuis le début de la guerre en Ukraine, plusieurs grandes enseignes américaines, comme Starbucks ou McDonalds ont annoncé cesser leurs activités en Russie. Pour les entreprises françaises, c'est plus compliqué. La France est, en effet, le premier employeur étranger sur place et beaucoup de patrons expriment des réticences à l'idée de tout perdre.

Alors que de nombreuses grandes marques américaines ont immédiatement annoncé leur retrait de Russie depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février dernier, les entreprises françaises, elles, ont mis beaucoup plus de temps à se prononcer. Dans le secteur du luxe, LVMH, Hermès, Chanel ont rapidement annoncé leur départ, mais beaucoup d'autres sont plus hésitantes.

Des chefs d'entreprise actuellement bloqués en Arménie

Le problème, c'est que la plupart voudraient partir, mais ce n'est pas si simple. Beaucoup de petits chefs d'entreprises par exemple ont déjà quitté la Russie, mais ils ont du mal à rentrer en France. Il n'y a plus de vols directs et certains se retrouvent coincés en Arménie. Et puis quand vous abandonnez sur place votre usine, vos stocks ou encore vos bureaux, etc. c'est un coût. Certains sont "sous le choc ", comme le confiait un entrepreneur.

Pour les plus grosses entreprises, là aussi, ça veut dire abandonner des usines et Vladimir Poutine a justement menacé récemment de nommer des administrateurs pour s'en saisir et remettre la production en marche. Concrètement, cela signifie que tout ce que l'enseigne possède en Russie peut potentiellement tomber dans l'escarcelle de la concurrence.

Certaines entreprises payent encore leurs salariés

Et puis c'est abandonner les chantiers en cours ou les salariés, que certaines enseignes continuent de payer. C'est le cas par exemple de LVMH ou de Renault, qui a dû arrêter une usine en attendant de recevoir les pièces manquantes. D'autres proposent de venir les faire travailler en France. C'est en tout cas une vraie question pour nos entreprises alors que la France est le premier employeur étranger sur place.

Actuellement, toutes les grandes entreprises font leur compte. Et pour certaines, très implantées sur place, comme TotalEnergies, Danone, Auchan ou Bonduelle, la décision de partir pourrait coûter très cher.