Porc : consommateur cherche origine de la viande désespérément

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Salomé Legrand avec AW , modifié à
Alors que le gouvernement appelle à valoriser l'origine de la viande, l'information reste difficile d'accès pour le consommateur.
REPORTAGE

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, l'a dit : le gouvernement soutiendra la filière dans son travail de valorisation de l'origine de la viande porcine. Pour lui, permettre au consommateur de savoir d'où vient la viande conditionne la sortie de la crise du porc. Mais aujourd'hui, dans les rayons, identifier le porc "made in France" reste un casse-tête.

"Pas de provenance indiquée". Devant les étals de charcuterie en tous genres, la perplexité gagne vite le consommateur. C'est le cas d'Ahmed qui, penché au-dessus du jambon, peine à repérer le porc français : "c'est presque le parcours du combattant. Là, il y a un drapeau français mais pour le reste… Par exemple, là c'est écrit 'issu de l'agriculture biologique' mais il n'y a pas de provenance", a-t-il témoigné sur Europe1.

"Il faut chercher l'information". Seul un emballage sur deux indique le pays d'origine. Et encore, il faut parfois chercher dans les petites lignes : pour les produits transformés, il n'existe aucune obligation, chacun fait ce qu'il veut. Du coup, sous une même marque, les rillettes affichent un gros logo "porc français"… mais pas le pâté de campagne. Au rayon des plats préparés, les indications sont encore plus rares et un même fabricant vous dit d'où vient le jambon qu'il cuisine avec ses endives… mais pas l'origine du filet mignon.

Ce sont les premiers prix et les marques distributeurs qui annoncent le plus souvent la provenance. Pour Guillaume Roué, président de l'Interprofession nationale porcine, le flou est délibérément entretenu : "les multinationales qui s'approvisionnent un peu partout au meilleur prix et qui mélangent les produits n'ont pas intérêt à la transparence", dénonce-t-il.

Seule une réglementation européenne pourrait changer la donne mais les gros exportateurs de porcs comme l'Allemagne, l'Espagne ou le Danemark y sont hostiles.