Petroplus : "le dégoût" parmi les salariés

© REUTERS
  • Copié
Carole Ferry et , modifié à
La liquidation judiciaire de la raffinerie de Petit-Couronne laisse 2.000 familles sur le carreau.

Longtemps redoutée, la liquidation judiciaire de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, a été prononcée mardi par le tribunal de commerce de Rouen. Une décision qui a douché les derniers espoirs des 2.000 familles vivant directement ou indirectement grâce à la raffinerie. Paroles de salariés dépités.

>> A lire aussi : Petroplus : qu'est-ce qui cloche ?

"On nous a lâchés"

"Aujourd'hui, c'est 2.000 familles qui ont perdu leur emploi (sous-traitants inclus, ndlr). On nous a lâchés", a réagi Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC après une audience à huis clos de trois heures et demi à Rouen. Dénonçant un "massacre", ce dernier l’a martelé : "il faut qu'on sauve cette usine. On n'a pas le droit de la fermer. Je préfère mourir".

"Je vais me suicider car je vous ai emmené dans le mur", finit-il par glisser :

"Moi, c’est toute ma vie. Je n’arrive pas encore à croire qu’elle puisse être fermée… Là, c’est le coup de massue, c’est vraiment dur", a renchéri Marie-Jo, qui a travaillé 30 ans chez Petroplus.

"La France, l’avenir pour nos enfants, c’est quoi ?", s’est interrogé Fabrice, "tout le monde a des enfants, qu’est-ce qu’ils vont faire demain ?".

Les salariés peuvent néanmoins entretenir l’espoir jusqu’au 5 novembre, date jusqu’à laquelle de possibles repreneur peuvent encore se manifester, même si la justice a écarté les dossiers proposés jusqu’à présent.

>> A lire aussi : Et si on nationalisait Petroplus ?