Nucléaire : Nicolas Hulot ne veut "pas brutaliser EDF"

Selon le ministre, EDF "est une grande maison, mais une maison fragile, à laquelle l'État a donné de multiples injonctions".
Selon le ministre, EDF "est une grande maison, mais une maison fragile, à laquelle l'État a donné de multiples injonctions". © AFP
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avec AFP
Pour le ministre de la Transition écologique, il est légitime que l'entreprise réfléchisse à la séparation de ses activités nucléaires et renouvelables. 

Le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a assuré qu'il ne comptait "pas brutaliser EDF" pour sortir du nucléaire, mais trouve légitime que le groupe énergétique réfléchisse à la séparation de ses activités nucléaires et renouvelables.

"Je serai attentif à ne pas brutaliser EDF. C'est une grande maison, mais une maison fragile, à laquelle l'État a donné de multiples injonctions", a déclaré Nicolas Hulot dans un entretien au Figaro à paraître vendredi. "EDF joue le jeu aujourd'hui. J'en veux pour preuve le plan solaire qu'ils ont présenté en fin d'année, ou le fait qu'EDF fait la promotion de l'autoconsommation. Il y a huit mois encore, ce n'était pas envisageable. L'entreprise est prête à faire cette révolution culturelle. Elle sait que le renouvelable est important pour son avenir", a-t-il estimé.

Une deuxième PPE à suivre pour les années 2019-2023. Le ministre a demandé au PDG du groupe d'électricité, Jean-Bernard Lévy, "de produire son propre scénario dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), afin que le premier acteur du secteur ne soit pas absent de la démarche. Je ne le prendrai pas pour argent comptant, mais je l'étudierai". Après une première PPE en 2016, le gouvernement est actuellement en train d'en élaborer une deuxième pour définir la trajectoire à suivre pour les années 2019-2023, puis des orientations à horizon 2028.

"EDF doit aller dans le sens de l'histoire". Interrogé sur la nécessité de réviser l'architecture d'EDF, avec d'un côté le nucléaire, de l'autre les renouvelables, Nicolas Hulot a estimé que "ce n'était pas une priorité mais un questionnement légitime que l'entreprise doit avoir, pour prendre acte de sa diversification". Selon le ministre, "EDF doit aller dans le sens de l'histoire, mais il n'est pas question de lui faire brûler les étapes".

La fermeture de Fessenheim planifiée entre fin 2018 et début 2019. Nicolas Hulot a indiqué qu'il souhaitait "qu'il y ait dans ce quinquennat une programmation des prochaines fermetures (de réacteurs nucléaires), la PPE nous dira précisément quand et comment". Pour lui, "Fessenheim doit être le début de quelque chose, d'un mouvement irréversible". La fermeture de Fessenheim, pilotée par le gouvernement, est planifiée entre fin 2018 et début 2019, au moment de l'entrée en service de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Une première phase de préparation au démantèlement devrait durer cinq ans, avant une phase de démantèlement en quinze ans.