Nucléaire : la justice veut faire la lumière sur les anomalies dans l'usine Areva du Creusot

Des pièces des réacteurs présentent des défauts de fabrication.
Des pièces des réacteurs présentent des défauts de fabrication. © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Une enquête est ouverte pour mise en danger d'autrui, faux et usage de faux et tromperie aggravée après la découverte d'anomalies de fabrication.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour faire la lumière sur des anomalies de fabrication de pièces de réacteurs nucléaires de l'usine Areva du Creusot ainsi que sur des irrégularités dans les processus de suivi, d'après une source judiciaire.

Mise en danger d'autrui. L'enquête a été ouverte mercredi au pôle santé publique du parquet pour mise en danger d'autrui, faux et usage de faux et tromperie aggravée, a précisé cette source. Elle fait notamment suite à un signalement de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) le 20 octobre.

Anomalies dans la cuve. Les investigations, confiées à la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) et à l'Office spécialisé contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), vont porter sur les anomalies détectées dans le suivi des processus de fabrication d'équipements au sein de l'usine Areva du Creusot, où a été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville. Les anomalies avaient été décelées dans le cadre d'un audit qualité lancé en 2015 après la découverte d'un défaut dans la composition de l'acier de la cuve du réacteur EPR.

"Pratiques inacceptables". Le 25 octobre, le président de l'ASN Pierre-Franck Chevet avait dénoncé des "pratiques industrielles inacceptables", indiquant avoir signalé les faits à la justice. Devant l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), il avait évoqué "un certain nombre de documents qui s'apparentent à des falsifications", parmi ces dossiers.