Mailly et les 35 heures : Macron "a peut-être un côté cabot"

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INTERVIEW - Le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière a réagi, vendredi sur Europe 1, aux propos d'Emmanuel Macron sur les 35 heures lors de l'université d'été du Medef.

Emmanuel Macron aime transgresser et a provoqué à nouveau de vives réactions après avoir déclaré à mots couverts que les 35 heures relevaient des "fausses idées". Une déclaration qui n'a pas vraiment surpris Jean-Claude Mailly. Invité sur Europe 1 vendredi soir, le secrétaire général du syndicat Force Ouvrière (FO) a déclaré que le ministre de l'Economie "aime bien se faire applaudir, il a peut-être un côté cabot monsieur Macron, moi je n’en sais rien. En tout les cas, il a choisi son public en faisant cela, puisqu’il l'a fait devant les représentants du patronat".

La petite phrase de Macron sur les 35 heures. Le ministre de l'Economie - qui n'a pas sa carte du PS - a déclenché l'ire d'une partie de son camp en affirmant jeudi devant le patronat que le PS avait pu avoir de "fausses idées" en croyant par exemple que "la France pourrait aller mieux, en travaillant moins". La critique des 35 heures n'est pas explicite mais son auditoire a visiblement compris de quoi il s'agissait, tout comme une partie de la gauche, qui a vivement réagi.

Macron, "un ministre pro business. Ça, on le sait". "Je ne suis pas tellement surpris. Je rappelle que dès qu’il a été nommé ministre de l’Economie, il y a une interview qui était sortie à cette époque-là dans laquelle il remettait déjà en cause les 35 heures", a réagi Jean-Claude Mailly. "Là, il ne cite pas les 35 heures mais tout le monde a bien compris que c’est les 35 heures qu’il visait. Peut-être qu’il aime bien se faire applaudir, il a peut-être un côté cabot monsieur Macron, moi je n’en sais rien. En tout les cas, il a choisi son public lorsqu’il fait cela, puisqu’il fait cela devant les représentants du patronat", a-t-il ajouté.

Estimant qu'il "y a une petite dose de provocation, je pense que c’est évident", le secrétaire général de FO poursuit : Emmanuel Macron "va même plus loin que le Premier ministre, qui avait dit l’année dernière 'j’aime l’entreprise'. Lui, il dit 'vous avez l’amour et maintenant vous avez des preuves d’amour'. C’est un ministre pro business. Ça, on le sait, je ne suis pas le seul à le dire."

Les 35 heures, tout sauf un obstacle. Et Jean-Claude Mailly de faire le point sur ce débat : "les 35 heures, c’est quoi ? C’est une durée légale. Il faut savoir que la durée effective du travail en France, elle est autour de 39 heures aujourd’hui. Ça sert à quoi une durée légale ? Ça sert à calculer le taux de rémunération des heures supplémentaires". "La flexibilité dans la durée du travail, elle existe dans notre pays : il y a la modulation, l’annualisation, il y a des semaines qui peuvent être à 42 heures en fonction de l’activité. Tout cela existe, je ne vois pas l’intérêt de relancer ce type de débat aujourd’hui", a-t-il conclu.