Les patrons craignent la régulation

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le gotha de l’économie riposte aux appels d’Obama et de Sarkozy en faveur d’une régulation accrue.

"Une bataille populiste contre les banques". A l’image de Howard Lutnick, directeur général de la banque d'investissement Cantor Fitzgerald, les dirigeants des principales firmes multinationales présents à Davos multiplient les sorties pour dénoncer les projets de régulation, que certains qualifient même de protectionnisme.

Les dirigeants de Wall Street profitent du forum économique de Davos pour réagir au discours sur l’état de l’Union du président américain Barack Obama. Ce dernier a promis mercredi de nouvelles règles strictes pour les grandes banques. "C'est facile de s'en prendre aux banques quand on n'arrive pas à progresser sur la santé", a répliqué Howard Lutnick.

"Ce qui touche à la régulation est préoccupant"

"Comme tout ce qui touche à la régulation, c'est préoccupant parce qu'on ne sait pas s'il ne s'agit pas d'un char qui tire dans toutes les directions", a ajouté le directeur général de Cantor Fitzgerald. "La diatribe contre Wall Street va continuer mais au bout du compte, je ne suis pas sûr que l'Américain moyen se préoccupe de Wall Street“ a renchéri John Studzinski, l’un des responsables du fonds d'investissement Blackstone.

"Ça ne m'intéresse pas de punir les banques, ce qui m'intéresse, c'est de protéger notre économie", a tenu à préciser Barack Obama lors de son discours de politique générale. Il a notamment appelé le Congrès à adopter de nouvelles lois sur la régulation financière, malgré l’intense lobbying du secteur financier pour limiter toute nouvelle loi.

Régulation ne signifie pas protectionnisme

Le président sud-coréen Lee Myung-bak, dont le pays accueillera une réunion du G20 en novembre, a tenu à nuancer : "Nous devrions être sur nos gardes en ce qui concerne le protectionnisme. En même temps, nous devons être conscients des effets secondaires de la mondialisation qui nourrissent l'antipathie envers une plus grande intégration mondiale".

De nombreux autres chefs d’Etat et de gouvernement doivent prendre la parole jeudi. Les Premiers ministres espagnol, grec et belge vont s’exprimer, ainsi que les présidents polonais Lech Kaczynski et le sud-africain Jacob Zuma. Tous devraient défendre une régulation accrue, comme l’a fait José Luis Zapatero la semaine dernière en demandant un renforcement des moyens de la Commission européenne en matière économique.